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Parcours d’intégration: Tillieux s’interroge sur les propos d’Antoine

La ministre wallonne de l’Egalité des chances Eliane Tillieux (PS) s’est demandée jeudi « quelle mouche a piqué » André Antoine (cdH) de réclamer dans la presse, avec le ministre bruxellois Benoît Cerexhe (cdH), un parcours d’intégration commun à la Wallonie et à Bruxelles, avec un apprentissage des langues obligatoire.

La sortie médiatique a agité le début de la réunion du gouvernement wallon, jeudi matin à Namur, selon plusieurs sources. D’autant que le sujet avait fait début juillet l’objet d’un accord de l’Olivier, présenté au parlement et défendu par les trois partis.

Cet accord, qui prévoit une obligation pour la seule phase d’accueil, constitue « une note décisionnelle, qui engage les ministres », a rappelé Mme Tillieux, interrogée par Belga. Une proposition libérale étendant l’obligation à l’ensemble du parcours d’intégration a en outre été rejetée récemment encore au parlement, ajoute-t-elle.

Au ministre du Budget, Eliane Tillieux demande l’enjeu financier de la proposition cdH, alors que le projet gouvernemental est « pragmatique et raisonnable » à cet égard. « Est-ce vraiment une priorité, alors que les moyens doivent aller à l’impulsion économique, voire à d’autres secteurs comme la petite enfance ou les aînés », interroge-t-elle.

Sur le fond, la ministre wallonne rappelle les réalités différentes entre Bruxelles et la Wallonie, notamment en matière d’apprentissage des langues, que les ministres cdH veulent rendre obligatoire dans le parcours d’intégration.

Eliane Tillieux s’interroge sur l’opportunité d’obliger un primo-arrivant, « qui par exemple parle anglais et connaît déjà quelques mots de français », à suivre une telle formation. Elle critique une approche « stéréotypée » visant une seule catégorie de la population, alors que l’alphabétisation est un enjeu qui concerne toute une partie de la population wallonne.

Quant à la concertation avec Bruxelles, la ministre wallonne assure qu’elle est menée et le sera encore, mais cette Région n’a pas encore obtenu d’accord au sein de son gouvernement. Que le ministre-président bruxellois Charles Picqué (PS) soit prêt à aller plus loin en matière de langue confirme la différence des réalités entre les deux Régions. « Les gouvernements vont continuer à dialoguer pour qu’il n’y ait pas trop de divergences ».

Avec Belga

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