© Belga Image

Pacte d’excellence: accord sur un plan définitif de réforme de l’école francophone

Le groupe central du Pacte pour un enseignement d’excellence, qui regroupe les syndicats, les pouvoirs organisateurs, les associations de parents et l’administration de l’enseignement, est tombé d’accord mercredi dans la nuit sur les réformes à entreprendre pour rendre l’école francophone plus efficace et moins inégalitaire d’ici 2030.

« Ce fut laborieux comme prévu, mais l’avis n°3 du groupe central est clôturé », s’est félicité l’un des participants après plus de dix heures de discussions parfois très tendues entre syndicats et pouvoirs organisateurs. La soirée fut d’ailleurs émaillée de nombreuses interruptions de séance.

Les partenaires ont néanmoins fini par trouver un terrain d’entente sur les deux points sensibles qui subsistaient, à savoir le projet d’évaluation du travail des enseignants avec de possibles sanctions à la clé, ainsi que la charge de travail (collaboratif) de ceux-ci à l’avenir.

Concernant ce premier point, les syndicats ont obtenu un renfort des droits à la défense et l’assurance d’une procédure pleinement contradictoire. Un enseignant pourra toutefois toujours être écarté après deux évaluations annuelles négatives consécutives. « Cette procédure existe en fait déjà dans le réseau de la Communauté française et ne semble pas trop poser de problèmes », confie un membre du banc syndical. Pour s’assurer de procédures objectives, les directeurs d’école seront de leur côté mieux formés au management d’équipe.

Travail collaboratif mieux défini

Quant à la charge des enseignants et les futures obligations en matière de travail collaboratif, le concept est à présent mieux défini, la durée de celui-ci mieux balisée et le temps passé en conseils de classe devrait y être intégré.

Une vision commune a également été trouvée concernant le nombre d’élèves par classe, ainsi que sur le phasage des différentes réformes qui devraient s’étaler jusqu’en 2030.

L’implémentation de la réforme du tronc commun devrait commencer dès 2019 par l’élaboration des référentiels, avant une mise en application dès 2020 pour les classes de maternelles jusqu’à la deuxième primaire.

La réforme s’entendra ensuite année après année aux classes supérieures pour atteindre en 2027 la 3e secondaire, principale nouveauté de ce tronc commun général désormais étendu jusqu’à l’âge de 15 ans (contre 14 aujourd’hui).

Cette extension à la 3e année secondaire avait cristallisé pas mal de craintes dans les rangs des enseignants de 3e technique et professionnelle, menacés de perdre ainsi de nombreuses heures de cours.

« Positif »

Le gouvernement de la Fédération, qui s’est engagé à ce que personne ne perde son emploi dans l’aventure, disposera donc de dix années pour les réaffecter à d’autres fonctions.

Bouclé mercredi matin, l’avis définitif du groupe central du Pacte ne sera toutefois remis au gouvernement que le 20 mars prochain seulement.

Les syndicats, qui le mois dernier avaient rejeté les premières conclusions du Pacte, ont en effet demandé un délai pour pouvoir soumettre le nouveau compromis à leurs instances.

« Le résultat final est positif », confiait mercredi un syndicaliste à l’issue de la réunion. Mais avec un petit doute à l’esprit toutefois: « Je me demande si les avancées sur l’évaluation des enseignants seront jugées suffisantes par nos délégués… ». Réponse d’ici quinze jours au plus tard.

Contenu partenaire