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Pacte d’avenir avec les Mutuelles: des primes et avantages bientôt à la trappe ?

La ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, Maggie De Block, et les mutualités ont officiellement signé un « pacte d’avenir » portant notamment sur l’évolution des organismes assureurs. Ces derniers deviendront au fil des années de véritables « mutualités de santé », aidant leurs membres à adopter un mode de vie sain et à rester en bonne santé. Mais qu’est-ce que cela va changer, concrètement, pour le patient ?

Le pacte, qui doit être mis en oeuvre à l’horizon 2018, a été conclu lundi soir, avec les cinq unions nationales de mutualités, mais aussi avec la caisse auxiliaire d’assurance maladie invalidité et la caisse des soins de santé de HR Rail. Il s’articule autour de 6 axes, allant du coaching santé à la bonne gestion de l’assurance soins de santé, en passant par le contrôle du respect de la réglementation, la modernisation des tâches des médecins-conseils, l’évaluation des assurances complémentaires obligatoires afin de rationaliser l’offre et enfin le renforcement de la bonne gouvernance des organismes assureurs.

« Nous avons travaillé dur à ce pacte. Les négociations étaient souvent intenses, mais elles se sont toujours déroulées dans une ambiance constructive. Dès le début, toutes les parties concernées se sont rendu compte qu’il était nécessaire d’instaurer des réformes fondamentales afin d’adapter l’organisation des soins de santé aux grands défis auxquels ils sont confrontés« , a commenté Maggie De Block (Open Vld). « Les mutualités ont répondu positivement à l’invitation du gouvernement et de la ministre visant à adapter leur rôle et leurs missions pour transformer ces défis en opportunités« , a renchéri le président du collège intermutualiste, Jean Hermesse. « Le pacte a été négocié et accepté par toutes les mutualités parce que ses actions se basent sur les principes fondateurs de l’assurance maladie, sur la reconnaissance du rôle des mutualités dans toutes leurs dimensions – assureur social, mouvement social et entrepreneur social – ainsi que sur des engagements réciproques« , a-t-il poursuivi.

Mais, au-delà de ces déclarations officielles, qu’implique concrètement cet accord pour le patient belge? Premièrement, une bonne nouvelle: il ne modifie en rien les modalités de l’assurance obligatoire (remboursement de la visite chez le médecin ou prise en charge des frais d’hospitalisation de base), ni celles de l’assurance facultative (couvrant les suppléments d’hospitalisation). Il ne touche pas non plus aux indemnités de maladie-invalidité. Un axe important aura cependant un impact sur le patient: la modernisation de l’assurance complémentaire, soulève Le Soir.

Fini le « pack naissance » ?

Pour ce qui est de l’assurance complémentaire (la cotisation trimestrielle de quelques dizaines d’euros), il est en effet question d’en réduire le champ d’intervention. Actuellement, dans ce cadre, les différentes mutualités en Belgique regorgent de créativité pour attirer les cotisations: stages ou séances de psychomotricité remboursés pour les enfants, remboursement partiel de séances d’acupuncture ou d’ostéopathie…les femmes enceintes sont aussi chouchoutées avec des « packs naissance » attrayants.

Cependant, suite à ce pacte, certains de ces avantages pourraient disparaître, tels que les primes de naissance, les interventions sports ou vacances, la prise en charge de certaines thérapies non conventionnelles… »L’idée est de se rapprocher de « l’évidence based médecine » et de permettre à l’assurance complémentaire d’être l’antichambre de nouveautés dans l’assurance obligatoire. L’idée est aussi de ne pas entrer en conflit avec l’assurance obligatoire » explique au journal Le Soir Xavier Brenez, directeur général des Mutualités libres.

La prise en charge par certaines mutuelles du ticket modérateur (ce que le patient paie de sa propre poche) pourrait dès lors en être modifiée après une visite chez le généraliste ou le dentiste. Sur ce point, il n’y a pas unanimité entre organismes assureurs. C’est une des raisons pour laquelle Solidaris émet des réticences à signer cet accord: « On vit dans une société blessée, ce n’est pas le moment de prendre des mesures qui réduiront l’accès aux soins. On peut en discuter, mais je ne céderai pas grand-chose là-dessus« , a d’ores et déjà prévenu Jean-Pascal Labille, secrétaire général de Solidaris cité par le quotidien belge.

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