Jean-François Mitsch

ORES / Electragate : des questions ouvertes qui posent problème…

Jean-François Mitsch Conseiller communal

Jean-François Mitsch: « Un menteur méchant » ! La direction d’Ores, par la voix de Fernand Grifnée, le répète en boucle aux journalistes et devant le Parlement. Je suis un « menteur », qui voudrait nuire à l’entreprise Ores et à ses travailleurs.

Pourtant, depuis le début de l’affaire, je ne fais que poser des questions, sur des transactions qui concernent avant tout la partie publique d’Ores, c’est-à-dire Ores Assets et les actionnaires (197 communes et les intercommunales de financement).

Et c’est mon rôle, en tant que conseiller communal. Ores Assets appartient aujourd’hui à 100% aux communes, via les intercommunales. Cela fait partie de mon mandat de questionner ce qui a été fait avec l’argent des communes.

J’ai joué mon rôle jusqu’au bout, en lisant tous les rapports, en participant à un maximum de réunions (bénévolement), alors que beaucoup de conseillers communaux n’effectuent pas un tel travail. Les dossiers sont complexes, mais j’ai la chance de travailler, depuis 12 ans, dans le domaine de l’énergie. C’est un domaine que je commence à connaître dans les grandes lignes. Les transactions en question (le rachat des parts d’Electrabel dans Ores Assets par les intercommunales pures de financement, et la revente des parts des communes dans Electrabel Customer Solutions) me semblent avoir été défavorables aux communes. Plusieurs experts ont confirmé mes doutes.

Depuis, je pose des questions, mais je n’obtiens aucune réponse. Que ce soit de la part de la direction d’Ores Scrl, ou des administrateurs d’Ores Assets ou des IPF, les réponses varient de « nous étions tenus par des accords antérieurs  » à « nous avons perdu de l’argent, mais nous allons le récupérer sur x années« , « Electrabel sont de bons négociateurs ».

Cela amène un autre volet de questions : dans le futur, le manque à gagner pour les collectivités risque-t-il de se répercuter sur la facture des consommateurs, alors qu’un ménage sur cinq a déjà des difficultés à payer, chaque mois, sa facture énergétique ? L’utilisation des moyens financiers de nos intercommunales pour ces opérations n’auraient-ils pas été utilisés beaucoup mieux dans des opérations de production d’énergie ou de réduction de la consommation ? Après coup, la critique est aisée me direz-vous, mais cette question doit être abordée en regard de nos objectifs européens de 2020 ?

Aujourd’hui, je maintiens que les informations que nous avons ne nous permettent pas d’approuver les comptes d’Ores et des intercommunales. C’est notre devoir, à nous, mandataires locaux, de voter NON, pour que les administrateurs soient contraints de s’expliquer. Pas vis-à-vis de moi. Mais vis-à-vis de l’ensemble des citoyens/consommateurs.

Une plateforme citoyenne est actuellement en constitution. Elle s’appelle « Toute la lumière », parce que les citoyens demandent que toute la lumière soit faite sur le coût de leur énergie et pour éviter, dans le futur, que ce genre d’opération ne se reproduise.

Cette plateforme met en place une Assemblée générale virtuelle, où tous les citoyens et citoyennes peuvent se mettre à la place d’administrateurs et de conseillers communaux, et voter sur 4 points : les comptes de leurs intercommunales, la décharge des administrateurs, la décharge du réviseur, et, pour Ores Assets, la modification des statuts.

Cette assemblée générale virtuelle est en ligne. Le but est de redonner, au moins virtuellement, du pouvoir de décision aux citoyens, et qu’ils puissent juger par eux-mêmes si les informations fournies par Ores et les intercommunales suffisent à valider ce qu’on leur demande de valider.

Certaines communes ont déjà voté NON ou se sont abstenues. Que vont faire les citoyens ?

Lien vers le vote en ligne :

http://www.toute-la-lumiere.be

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