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Orages : rafales et fortes pluies ont sécoué le pays

Les intempéries prévues mardi soir et durant la nuit suivante ont bien eu lieu, après plusieurs jours de forte chaleur. Le point.

Les intempéries prévues mardi soir et durant la nuit suivante ont bien eu lieu, après plusieurs jours de forte chaleur. Si la pluie ne semble pas avoir causé de problèmes majeurs, c’est surtout le vent qui a été marquant et potentiellement dévastateur, constate mercredi matin David Dehenauw, météorologue à l’IRM (Institut royal météorologique de Belgique). À travers le pays, des impacts de foudre ont également endommagé des habitations.

A Bruxelles les pompiers ont eu quant à eux environ 600 entre 23h30 et 02h00, pour une nonantaine d’interventions jugées prioritaires. La plupart concernaient des branches arrachées, mais la pluie a aussi inondé partiellement des rues à une dizaine d’endroits de la capitale, où quatre tunnels se sont également retrouvés sous eau. Selon RTL, dans la province de Liège et du Luxembourg on a constaté des chutes d’arbres sur la voie publique. Il y aurait eu aussi une « mini-tornade » à Florennes, selon l’Avenir, qui aurait entraîné des tuiles dans son sillage. On estime par ailleurs qu’il y aurait eu une trentaine d’interventions dans le Brabant wallon, principalement Braine-l’Alleud, Tubize ou encore Rebecq.

Une trentaine d’interventions en Wallonie picarde

Les pompiers de Wallonie picarde sont intervenus à une trentaine de reprises, durant la nuit de mardi à mercredi, à la suite des violents orages qui ont frappé le Hainaut occidental. Les services de secours sont notamment intervenus pour deux incendies à Tournai et Ath. Les premiers coups de tonnerre ont éclaté mardi soir, vers 23h00, dans le Hainaut occidental. Les violents éclairs ont rapidement été suivis de pluies diluviennes. Venant des diverses casernes de Wallonie picarde, les pompiers sont intervenus à une trentaine de reprises, essentiellement pour le tronçonnage d’arbres couchés sur la voie publique. Les pompiers d’Ath sont intervenus à 1h30 du matin pour un incendie qui s’était déclaré dans une habitation de la rue de Oeudeghien (Ath). Le bâtiment avait été frappé par la foudre. Aucun blessé n’est à déplorer. Les services de secours ont également combattu, vers 23h30, un feu qui avait pris dans une maison de la chaussée de Lille à Orcq (Tournai). Là encore, on ne déplore aucune victime. L’ampleur des dégâts causés par ces deux incendies reste encore à déterminer. Les interventions liées à ces orages se sont terminées ce mercredi, vers 06h00 du matin.

Des rafales jusqu’à 130 km/h constatées en Campine anversoise

Les intempéries prévues mardi soir et durant la nuit suivante ont bien eu lieu, après plusieurs jours de forte chaleur. Si la pluie ne semble pas avoir causé de problèmes majeurs, c’est surtout le vent qui a été marquant et potentiellement dévastateur, constate mercredi matin David Dehenauw, météorologue à l’IRM (Institut royal météorologique de Belgique). Les rafales les plus puissantes ont été mesurées en Campine anversoise, et plus globalement dans les provinces centrales du pays, ajoute-t-il. À travers le pays, des impacts de foudre ont également endommagé des habitations.

« A Retie (près de Turnhout, NDLR), il y a eu des rafales jusqu’à 130 km/h, en début de nuit vers minuit », indique le météorologue. « A Chièvres (dans le Hainaut), nous avons mesuré des rafales de 94 km/h, ou encore de 90 km/h à Uccle ou Deurne ».

En Campine anversoise, là où il a fait le plus venteux, des camps de mouvements de jeunesse ont été évacués de manière préventive par les pompiers. Les hommes du feu indiquent que les intempéries ont été courtes mais puissantes. Face aux rafales de vent, des camps ont été évacués à Lille et Herentals et, à Kasterlee, c’est la N19 qui a été perturbée. Mercredi matin, elle était encore fermée entre Kasterlee et Geel pour cause d’encombrement par des branches et arbres arrachés par les rafales. La police locale de Turnhout indique que des travaux de dégagement de la chaussée sont en cours depuis plusieurs heures, mais il est prévu que cela dure toute la matinée de mercredi.

Des appels pour des arbres renversés sur la chaussée sont parvenus aux secours dans d’autres régions, comme dans les environs de Malines, mais avec moins de perturbations consécutives. La ville d’Anvers elle-même a, en grande partie, échappé au mauvais temps: les pompiers n’y ont reçu qu’une dizaine d’appels durant la nuit, pour des rues inondées entre autres.

En Flandre occidentale, différentes maisons ont été touchées par la foudre. C’est le cas d’une habitation désormais inhabitable, à Tielt. Les pompiers ont été appelés sur place pour un incendie, peu après minuit: le grenier de l’habitation avait pris feu après que la foudre l’avait frappé. À Vive-Saint-Bavon et à Waregem, des habitations ont subi le même sort, avec des conséquences diverses.

Dans le Limbourg, c’est surtout l’ouest de la province qui a été touché, même si les dégâts restent limités. Partout, il est question d’arbres renversés, de débris répandus par le vent ou de maisons touchées par la foudre. En Flandre orientale, ce sont surtout des arbres arrachés qui ont fait travailler les pompiers, qui « s’attendaient à pire », selon les dires de responsables de la zone de secours Waasland.

Au festival Lokerse Feesten, le groupe Triggerfinger était en pleine représentation quand la pluie a commencé à arroser les spectateurs. Elle a entraîné un problème technique dans une installation de sonorisation. Le groupe a dû passer à un DJ-set.

Près de la capitale, à Tervuren dans le Brabant flamand et un peu plus loin à Glabbeek, des maisons ont été la proie des flammes, également à cause de la foudre. Dans la même province, un camp de mouvement de jeunesse a été évacué à Boortmeerbeek.

Les pompiers de Louvain (Leuven) évoquent une cinquantaine d’appels durant la nuit, leurs collègues de Bruxelles en ont eu quant à eux environ 600 entre 23h30 et 02h00, pour une nonantaine d’interventions jugées prioritaires. La plupart concernaient des branches arrachées, mais la pluie a aussi inondé partiellement des rues à une dizaine d’endroits de la capitale, où quatre tunnels se sont également retrouvés sous eau.

Embarras limités sur le réseau ferroviaire

Les orages qui ont éclaté mardi en soirée et se sont poursuivis durant la nuit ont eu un impact limité sur la circulation ferroviaire, indique Infrabel mercredi matin. Cela est notamment dû au fait que peu de voyageurs empruntaient les lignes à ce moment-là. Infrabel dénombre une demi-douzaine d’incidents. Des branches tombées très près des voies encombraient encore mercredi matin le passage sur la ligne Bruxelles-Anvers, à hauteur d’Eppegem dans le Brabant flamand. La circulation est légèrement ralentie sur l’une des quatre voies, selon le porte-parole d’Infrabel Thomas Baeken.

Les orages ont eu peu d’impact sur les cours d’eau wallons

Les orages qui ont éclaté mardi en soirée et qui se sont poursuivis durant la nuit ont eu peu d’impact sur les cours d’eau wallons, indique mercredi Philippe Dierickx, directeur de la gestion hydraulique pour la Région wallonne, contacté par Belga. Si en certains endroits les cours d’eau ont connu des montées très rapides, les descentes sont tout aussi rapides. « On va très vite revenir au niveau des derniers jours. »

« Les orages ont apporté de l’eau en surface », ce qui est positif pour l’agriculture notamment, explique Philippe Dierickx. Mais au niveau des cours d’eau, « ils ont eu un impact très local ». « Cela a créé un petit effet tampon pour quelques heures voire quelques jours » mais même les orages attendus en fin de journée auront peu d’incidence.

Le directeur de la gestion hydraulique pour la Région wallonne note par ailleurs que les niveaux de plusieurs cours d’eau, comme l’Ourthe à Hamoir et certaines zones de l’Escaut, n’ont jamais été aussi bas depuis 1976, année de grande sécheresse. « Et cela a tendance à se généraliser », conclut-il.

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