Durant les opérations du 20 février à Verviers. © BELGA/Eric Lalmand

Opération anti-terroriste à Verviers: mandat d’arrêt prolongé pour cinq suspects

Les cinq hommes qui demeurent incarcérés dans le cadre de l’enquête concernant la cellule terroriste de Verviers, ont comparu jeudi devant la chambre du conseil, qui a à nouveau prolongé leur mandat d’arrêt d’un mois supplémentaire, a indiqué jeudi le parquet fédéral.

Il s’agit de Marouane El Bali, Mohamed Hamja Arshad Mamood Hajni, des frères Souhaid et Ismaël El Abdi, et de l’Algérien Omar D. Les trois autres suspects, Bilel Houhoud, Abdelmounaïm Haddad et Karim A., ont été remis en liberté durant les mois derniers.

La cellule terroriste de Verviers a été démantelée le 15 janvier dernier lors d’une opération à grande échelle menée par le parquet fédéral et la police fédérale. Cette dernière avait perquisitionné une série d’habitations de Verviers, Molenbeek-Saint-Jean, Bruxelles, Berchem-Sainte-Agathe, Anderlecht et Liedekerke. Soufiane Amghar et Khalid Ben Larbi, deux terroristes présumés, ont ouvert le feu en direction des unités des forces spéciales de la police fédérale lors d’une des deux perquisitions effectuées à Verviers. Ils sont décédés lors d’un assaut donné par la police.

Un troisième individu se trouvait dans la même habitation verviétoise. Il s’agit de Marouane El Bali qui n’a toutefois pas pris part à la fusillade. Il a été interpellé et placé sous mandat d’arrêt. Des armes de guerre, des armes à feu, des explosifs, des uniformes de policiers et des documents compromettants ont été retrouvés dans la maison. Selon le parquet fédéral, les deux suspects abattus étaient sur le point de commettre un attentat contre des policiers et des commissariats. Bien qu’il le nie, El Bali aurait fourni un appui logistique à la cellule terroriste.

Mohamed Hamja Arshad Mamood Hajni, les frères Souhaid et Ismaël El Abdi, l’Algérien Omar D., Bilel Houhoud et Abdelmounaïm Haddad ont à leur tour été arrêtés dans les jours et semaines suivants l’opération.

Mohamed Hamja Arshad Mamood Hajni aurait livré du matériel à la cellule terroriste de Verviers. Dans un premier temps, l’homme a nié toute participation aux faits mais a plus tard déclaré avoir subi des pressions d’autres suspects pour collaborer à leurs projets terroristes. Il est en outre impliqué dans les faits par Marouane El Bali. D’après les enquêteurs de la police judiciaire fédérale de Bruxelles (PJF), ce dernier aurait utilisé un numéro de téléphone écouté par la PJF mais El Bali a affirmé avoir prêté ce téléphone à Mohamed Hamja Arshad Mamood Hajni.

Le 15 janvier, Souhaib El Abdi et son frère Ismaël ont fui en France mais ont été interpellés à Modane, à la frontière italienne, puis extradés vers la Belgique. Souhaib a déclaré faire du commerce de faux documents d’identité et avoir pris la fuite pour cette raison.

L’Algérien Omar D. a été arrêté le 17 janvier à Athènes car il était en possession d’un gsm à partir duquel des contacts auraient établis depuis la Grèce entre des membres de la cellule terroriste de Verviers. Ces contacts ont probablement été initiés par Abdelhamid Abaaoud le cerveau de la cellule terroriste. Omar D. a toujours maintenu n’avoir jamais eu de contact avec Abaaoud ou tout autre suspect impliqué dans le dossier. Il aurait acheté l’appareil sans carte sim et aurait ensuite voulu le revendre.

Les mandats d’arrêts d’El Bali comme les frères El Abdi, Omar D. et Hamja Arshad Mamood Hajni ont été prolongés jeudi. Les trois autres suspects ont déjà été remis en liberté.

Billel Houhoud (26) a été remis en liberté à la mi-avril. Le 15 janvier, il avait été interpellé à Molenbeek-Saint-Jean. Une arme à feu a été trouvée à son domicile mais il a toujours nié entretenir des liens avec le terrorisme.

La chambre des mises en accusations de Bruxelles a remis Abdelmounaïm Haddad en liberté le 30 avril. Après l’assaut de la police fédérale à Verviers, le parquet fédéral avait diffusé un avis de recherche à son sujet car l’homme était soupçonné d’avoir pris la fuite vers l’Espagne. Quand l’avis de recherche a été diffusé par les médias, Haddad, qui durant tout ce temps se trouvait chez lui avec un bracelet électronique, s’est rendu à la police fédérale.

Karim A. été arrêté le 30 mars mais il est rapidement apparu qu’il n’était pas impliqué dans le dossier. L’homme a donc été remis en liberté.

L’enquête se poursuit et les résultats d’une commission rogatoire envoyée en Grèce sont attendus.

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