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Olivier Maingain : « ne pas laisser s’infiltrer les taupes de la Flandre nationaliste »

Le Vif

Le président des FDF Olivier Maingain a appelé à un « coup d’audace institutionnel » en 2014 si les élections régionales devaient aboutir à la paralysie des institutions bruxelloises.

Longtemps, certains ont craint que le Vlaams Blok, éloigné du pouvoir par un cordon sanitaire, puisse bloquer un jour les institutions bruxelloises en se rendant incontournable. La représentation flamande au Parlement bruxellois a alors été revue à la hausse de manière à diluer sa présence.

Certains, au FDF notamment, craignent que la N-VA, qui écrase les autres partis flamands depuis 2010, s’en prenne à la Région bruxelloise en 2014. Opposé à Emmanuel De Bock, son challenger à la présidence du parti, Olivier Maingain a indiqué mardi dans un débat sur Télé-Bruxelles qu’il ne faudrait « pas laisser s’infiltrer les taupes de la Flandre nationaliste ». Si d’aventure, la N-VA, éventuellement suivie par d’autres au sein de la minorité flamande de Bruxelles, devait opérer un « chantage », il ne faudrait pas hésiter à faire preuve d' »audace institutionnelle », « quitte à être anticonstitutionnel », a dit Olivier Maingain, évoquant l’hypothèse d’un gouvernement bruxellois francophone. « Nous prendrions nos responsabilités sans attendre », a-t-il précisé, faisant valoir la nécessité de « rendre les services à la population » et invoquant la « légitimité démocratique ».

Tout aussi déterminé mais plus volontiers « légaliste », le député bruxellois Emmanuel De Bock a estimé que seul le vote FDF permettra aux Bruxellois de « prendre leur destin en mains », notamment à travers l’autonomie constitutive que réclament les amarantes. Il souhaite notamment que les quotas linguistiques puissent être revus à Bruxelles afin d’améliorer la situation de l’emploi et « l’injustice flagrante » qui frappe une partie de la population. Aujourd’hui, 90% de la population bruxelloise est francophone, bien plus que ce qu’autorisent les quotas, a-t-il fait observer. L’autonomie constitutive pour Bruxelles est un des acquis de la réforme de l’Etat rejetée par le FDF mais elle ne pourra pas s’appliquer aux acquis linguistiques.

L’élection à la présidence du FDF a lieu dimanche à Auderghem. Elle oppose le député ucclois Emmanuel De Bock, qui se présente comme le porte-drapeau de la « nouvelle génération », au président en titre depuis 1995 qui s’enorgueillit de « porter la crédibilité » des engagements du parti vis-à-vis de l’électeur.

En vue de l’important scrutin de 2014, Olivier Maingain défend au sud du pays l’idée d’un espace territorial associant Bruxelles et la Wallonie, une vision qui, souligne-t-il, dépasse la querelle entre régionalistes et communautaristes. Emmanuel De Bock indique rester fidèle à la « patrie francophone » à laquelle avaient appelé Jean Gol et Antoinette Spaak lors de la création de la fédération PRL-FDF.

Déçu que cette fédération n’ait pu continuer à vivre, Emmanuel De Bock dit « assumer l’héritage » d’Olivier Maingain, un président qu’il qualifie de « visionnaire ».

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