Olivier Maingain © BELGA

Olivier Maingain: « Les masques continuent de tomber sur les intentions profondes de Benoit Lutgen »

Le président de DéFI Olivier Maingain s’est montré une nouvelle fois très virulent dimanche à l’égard de son homologue du cdH Benoît Lutgen, à l’initiative du changement de majorité intervenu durant l’été en Wallonie, et d’une remise en cause, jusqu’ici demeurée sans résultat concret, des majorités à Bruxelles et en fédération Wallonie-Bruxelles.

Sur foi de propos tenus, selon M. Maingain, dimanche matin par le journaliste flamand Rik Van Cauwelaert sur le plateau de RTL-Tvi, le chef de file de la formation amarante a affirmé que les vice-premiers ministres flamands du gouvernement fédéral avaient été informés par le MR de l’intention du président du cdH, avant que celui-ci ne procède à son annonce le 19 juin dernier.

« Cela nous dit bien quelle est la finalité de la déclaration de Benoît Lutgen: changer de maître, via le MR, pour être prêt à rejoindre la majorité fédérale avec la N-VA dans les mois et années à venir », a affirmé Olivier Maingain devant quelque 400 militants de DéFI réunis à Bruxelles pour un événement à la fois politique et festif de rentrée du parti.

Dans le journal télévisé d’RTL-TVI, le premier ministre Charles Michel a lui démenti avoir informé préalablement les partenaires flamands de son gouvernement des intentions de Benoît Lutgen. « Délire total, affabulation totale », a-t-il dit, précisant que M. Maingain était un habitué de ce type d’invectives.

« Injure politique, zéro propositions », a renchéri le premier ministre, opposant la sortie de M. Maingain aux réformes entreprises par son gouvernement fédéral. M. Michel a indiqué qu’il s’était limité à informer les partenaires flamands qu’il n’y aurait pas de répercussions sur le gouvernement fédéral dès que Benoît Lutgen l’a informé en juin qu’il ferait une annonce sur le changement de majorité en Wallonie.

Pour Olivier Maingain en revanche, DéFI se révèle de plus en plus comme le seul rempart francophone contre la N-VA et ses intentions séparatistes. Plus largement, le premier rassemblement de l’année, pour la formation francophone, a été mis à profit par plusieurs orateurs pour poser les premiers jalons de la future campagne en vue des communales de 2018.

La gouvernance au coeur du programme de DéFI en vue des communales

La gouvernance a figuré dimanche au coeur de la rentrée politique officielle de DéFI, dimanche, à Woluwe-Saint-Lambert, lors d’un rassemblement politique et festif auquel ont pris part quelque 400 militants.

Hormis la nouvelle salve du président de la formation amarante, Olivier Maingain, contre la décision de Benoît Lutgen de changer de majorité dans les entités fédérées francophones, plusieurs orateurs ont fait tour à tour le bilan de l’action de DéFI pour améliorer la gouvernance en Région bruxelloise et critiquer l’action trop timide du nouveau gouvernement wallon MR-cdH en la matière. La jeune cheffe du groupe DeFi à Woluwe-Saint-Lambert, Delphine De Vaelkeneer, a notamment fait l’inventaire des mesures prises à l’initiative du ministre Didier Gosuin pour rationaliser les outils économiques de la Région-capitale, et, plus anciennement, pour constituer un rempart juridique dans le dossier du survol de Bruxelles.

Le président de DéFI Brabant wallon, Luc D’Hondt a qualifié quant à lui de « vide sidéral », la déclaration de politique régionale du gouvernement wallon MR-cdH, « limitée à un catalogue de bonnes intentions économiques », et ne disant rien en matière de décumul intégral, de déclarations de patrimoine, voire des conflits d’intérêts. Il a également critiqué la faiblesse de l’engagement du gouvernement de Willy Borsus (MR) en matière de limitation du nombre de mandats dans les intercommunales: selon lui, 200 sur un total de 3.379, un nombre que DéFI veut diviser par quatre.

Autre intervenant wallon, Jean-Noël Gillard, chef de file de DéFI en vue des élections communales et provinciales à Charleroi a pointé les quatre priorités de sa formation pour cette échéance: la participation citoyenne face à la crise de confiance qui n’épargne aucune institution; la mobilité indispensable pour permettre aux communes de continuer le développement en ville comme à la campagne; la sécurité à organiser de manière décentralisée dans les quartiers; et l’environnement.

Le député-bourgmestre de Schaerbeek Bernard Clerfayt a quant à lui longuement expliqué aux militants les douze principes de bonne gouvernance définis par le Conseil de l’Europe et qui doivent à ses yeux guider les mandataires locaux pour retrouver la confiance des citoyens. D’après lui, il en est une série qui sont évidents, du moins sur le papier (tenue régulière d’élections, respect de l’état de droit, des droits de l’homme, gestion financière prudente, …) mais il y en a d’autres qui sont autant d’incontournables pour améliorer cette relation de confiance.

C’est le cas de celui de l’efficience et de l’efficacité consistant à s’assurer que les résultats sont conformes aux objectifs fixés, que les systèmes de gestion de la performance permettent de mesurer l’efficacité et l’efficience des services et que des audits évaluent régulièrement les services assurés pour le citoyen.

De son côté, la cheffe de file de Défi en périphérie, Sophie Rohonyi a critiqué l’attitude selon elle trop molle du MR, depuis l’avènement du gouvernement Michel associé à la N-VA, en périphérie où la situation est tout sauf calme pour les habitants francophones. Elle a mis en exergue le combat mené par DéFI pour assurer le respect des décisions de la Cour Constitutionnelle, du Conseil d’Etat et du Conseil de l’Europe en faveur des droits fondamentaux des citoyens francophones « dépecés » par les nationalistes flamands « avec le blanc seing du MR ».

Belga

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