Guido Fonteyn

Obama = Belgique

SI OBAMA ÉTAIT UN PAYS, CELUI-CI S’APPELLERAIT LA Belgique. » L’auteur de cette déclaration sublime est Howard Gutman, ambassadeur des Etats-Unis dans notre pays, qui s’est fait connaître à maintes occasions comme un diplomate non conventionnel.

Il est aussi un ami personnel du président, ce qui ajoute encore plus de poids aux propos qu’il tient. J’ai trouvé sa parole dans un des nombreux journaux qu’un journaliste doit lire, mais la source m’en échappe, malheureusement. Or cette déclaration ne peut être passée sous silence, elle doit être considérée à sa juste valeur. Si Obama et la Belgique sont équivalents, il y a tout lieu de nous en glorifier. Ce que dit Gutman est plus qu’élogieux. Peut-être nous signifie-t-il que notre pays – qu’il a appris à aimer – pourrait se montrer un peu plus fier de lui-même et que notre complexe d’infériorité n’a pas de fondement. La référence à Obama renvoie à la raison, à la nuance, à l’autorité, à la diversité et… à un brin de mystère. Nous sommes sans aucun doute le seul pays au monde qui a su éviter le naufrage, malgré l’absence d’un gouvernement (fédéral) de plein exercice, à la grande surprise de plusieurs centaines de journalistes étrangers, diplomates et lobbyistes présents à Bruxelles. Ceux-ci commencent à apprécier les avantages du « modèle belge » : une réforme de l’Etat qui aboutit sans la moindre violence. Certains de ces observateurs tiennent la Belgique en exemple pour l’Europe. Il est dommage que la presse nationale nous traîne quotidiennement d’un malheur à l’autre, et ce non seulement sur le plan politique. Trop souvent, on laisse entendre que nos accompagnateurs de train ne servent qu’à être attaqués, que ces mêmes trains ne roulent que pour les candidats au suicide, que les ministres et les membres de leur cabinet ne font que s’adresser des e-mails dégoûtants, que le néerlandais du Premier ministre Elio Di Rupo n’est toujours pas assez bon (malgré les louanges exprimées par le chef du gouvernement néerlandais Mark Rutte), etc. Il y a certes du vrai dans tout cela. Naturellement, les problèmes ne peuvent être cachés, mais il n’y a pas de raison de les généraliser. Un peu plus d’Obama nous ferait du bien à tous.

Guido Fonteyn

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