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Numéro Inami : vers un concours en fin de première année

Le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a approuvé vendredi l’avant projet de décret qui instaure un concours à la fin de la première année de médecine et de dentisterie.

Le ministre de l’Enseignement supérieur, Jean-Claude Marcourt, attend du gouvernement fédéral et de la ministre de la Santé, Maggie De Block, qu’ils tiennent leur engagement, à savoir la délivrance des attestations INAMI à tous les étudiants en cours de formation et la production d’un cadastre médical dynamique.

L’option retenue par le ministre est celle d’un concours en fin de première année qui portera uniquement sur les matières médicales enseignées pendant le second quadrimestre. La session d’examen du mois de juin sera scindée en deux parties: l’une, « classique », portant sur la réussite de la matière, à l’issue de laquelle l’étudiant doit obtenir les 45 crédits nécessaires, l’autre constituant le concours. S’il rate le concours, l’étudiant pourra le représenter une fois consécutivement l’année suivante.

Le choix de concentrer le concours sur les matières médicales et non purement scientifiques fait droit à une demande des étudiants, indique le ministre. Les doyens des facultés de médecine ont quant eux fait remarquer qu’une sélection en fin d’année valait mieux qu’en fin de premier quadrimestre pour ne pas défavoriser les étudiants inscrits pour la première fois.

L’avant projet de décret sera soumis dans les prochains jours aux étudiants, à l’Académie de recherche et d’enseignement supérieur (Ares) et au Conseil d’Etat. Le parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles se prononcera sur le texte avant les vacances d’été. La décision prise par le gouvernement Demotte est une suite du bras de fer qui a opposé la Fédération au gouvernement Michel l’an passé.

Depuis 2008, il n’y a plus de filtre dans ces études en Communauté francaise alors qu’elles sont soumises depuis 1997 à un contingentement des numéros INAMI délivrés aux médecins qui ont terminé leurs études.

Des numéros supplémentaires ont alors été puisés « à crédit » pour permettre aux étudiants lauréats d’exercer mais la réserve est devenue insuffisante et les étudiants actuels risquaient d’arriver à la fin de leur cursus sans recevoir de numéro. Mme De Block a posé comme condition d’une solution structurelle l’instauration d’un filtre.

Le monde étudiant s’est divisé sur la question. Le PS n’a jamais caché son hostilité à ce genre de système, à commencer par l’examen d’entrée. M. Marcourt l’a encore rappelé vendredi. « Ces mécanismes sont socialement discriminants », a-t-il souligné. Mais, dans ce dossier, il a « fait passer ses convictions profondes après l’intérêt des étudiants engagés dans des études difficiles ». Outre l’égalité dans l’accès aux études, le ministre socialiste met aussi en avant la pénurie médicale observée dans certaines régions.

En vue du cadastre qui doit, dit-il, déterminer le nombre d’étudiants autorisés à poursuivre leur formation après la première année, le gouvernement francophone a adressé des demandes au fédéral. Il veut que soit tenu compte de la pratique médicale hors INAMI, des étudiants qui quitteront la Belgique après leur cursus ou qui ont bénéficié d’un mandat de recherche, du taux de déperdition entre la 2e année de baccalauréat et la 4e année de master, des transferts de compétences de la 6e réforme de l’Etat ou encore d’une répartition entre Communautés intégrant les réalités de terrain.

« La pyramide des âges étant défavorable à la Fédération Wallonie-Bruxelles, une autre répartition que la clé 60/40 permettrait de répondre aux futurs besoins locaux et régionaux », estime M. Marcourt. Plus fondamentalement, le ministre remet en cause le principe même du système.

« C’est l’ensemble du système de numerus clausus qui mériterait une réflexion plus approfondie : il y aurait certainement de quoi s’interroger sur le caractère discriminant d’une sélection basée sur le quota d’attestation INAMI délivrée à nos étudiants en fin de deuxième cycle, alors que les diplômés étrangers ne sont pas touchés par ce quota et obtiennent sans limitation un numéro INAMI. N’est-ce pas un non-sens? « .

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