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Numéro Inami: après le succès de la grève, place aux actions à long terme

Les étudiants de master en médecine et dentisterie de l’UCL et de l’ULB tirent un bilan positif de leur grève de jeudi.

« Environ 600 étudiants ont participé à la manifestation à Alma », rapporte Merlin Gevers, co-président de l’Assemblée générale des étudiants de Louvain (AGL). Les futurs diplômés, qui protestent contre le manque de numéros Inami, réfléchissent à présent à des actions sur le long terme.

Les étudiants de l’ULB ont décidé de maintenir la grève et de ne pas se rendre sur leur lieu de stage vendredi. Aucune manifestation n’est prévue, mais « nous travaillerons dans l’ombre pour préparer la suite des opérations », explique Gilles Dosin, le coordinateur des Master 4 en médecine de l’ULB. « Nous voulons mettre en place des actions au niveau de l’ensemble de l’université, avec beaucoup plus de moyens », indique-t-il. Une assemblée générale est en cours pour planifier ces actions et une autre aura lieu vendredi soir pour décider de la reconduction ou non de la grève ces prochains jours.

Les étudiants de l’UCL tiennent eux aussi une assemblée générale. Mais ils n’ont pas encore décidé s’ils poursuivront la grève vendredi, souligne Merlin Gevers. « Il y a deux options. Soit les étudiants reconduisent la grève, soit ils se concentrent sur la rencontre prévue avec la ministre Maggie De Block le 6 novembre. Ils pourraient décider de ne pas griller toutes leurs cartouches et reporter leurs actions à ce jour-là ». Leur choix devrait être connu en début de soirée.

Quoi qu’il en soit, les deux représentants se réjouissent du succès de la journée écoulée. « Les contacts avec la population ont été très positifs. Une large majorité est derrière nous. Les médecins rencontrés devant les hôpitaux ont aussi montré leur soutien, ce qui est très important pour nous », témoigne ainsi le délégué de l’ULB.

Jeudi, les étudiants en médecine et dentisterie de l’UCL, de l’ULB et de l’ULg ont manifesté à Bruxelles et à Liège. La clinique de médecine dentaire de l’UCL est restée fermée pour l’occasion. Seuls les soins d’urgence y ont été assurés. A Namur et à Mons, où les deuxièmes cycles universitaires ne sont pas dispensés, les étudiants ont organisé des assemblées générales d’information.

Les grévistes réclament un numéro Inami pour tous, un cadastre évaluant la pénurie de professionnels de la santé, le comblement de cette pénurie et un refinancement des structures de stages pour augmenter le nombre de places disponibles. « Restreindre l’accès à la médecine curative est une absurdité. Alors qu’une pénurie significative de médecins dans plusieurs branches frappe la Belgique (obligeant ainsi les hôpitaux à engager des médecins d’autres pays d’Europe), on refuserait pourtant aux étudiants d’accéder à la profession à laquelle ils se préparent durant 6 ou 7 ans. Au-delà de la situation catastrophique des étudiants de médecine, c’est la qualité et l’accessibilité des soins de santé qui sont en péril », dénonce la plate-forme qui coordonne le mouvement de protestation.

Dans son accord de gouvernement, la nouvelle majorité prévoit un « cadastre détaillé et fiable de toutes les professions de soins de santé », mais ne propose pas de solution à court terme aux étudiants concernés par le manque de numéros Inami. Une rencontre avec la ministre de la Santé Maggie De Block est prévue le 6 novembre.

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