Parc Maximilien, le 30 septembre 2015 © Belga Image

Nouvelles villes d’accueil des réfugiés: Bruges inquiète, Ostende prête

Le gouvernement fédéral a choisi huit nouveaux lieux où des centres d’accueil pour réfugiés seront mis en place, indique dimanche le quotidien De Zondag. Bruges se dit inquiète face aux futures arrivées, Ostende se dit prête.

Le gouvernement a décidé vendredi en Conseil des ministres de l’affectation des dernières 1.650 nouvelles places d’accueil publiques qui, ajoutées aux prochaines 1.050 places privées, s’inscrivent dans le dernier volet d’ouverture de 5.000 places supplémentaires. Parmi celles-ci, 2.700 places sont donc affectées et les 2.300 restantes pourront toujours l’être en cas de nécessité.

« Après la décision du ministre, vendredi dernier, nous avons averti les bourgmestres concernés », a indiqué dimanche une porte-parole de Fedasil. Depuis vendredi, on sait que 300 personnes seront accueillies dans un ancien centre de la Défense à Ursel (Knesselare), en Flandre orientale. Un même nombre de personnes seront reçues à Zeebrugge, également dans un ancien bâtiment de la Défense. Actuellement, aucun délai n’a été prévu pour l’arrivée de ces demandeurs d’asile. Ailleurs, 250 personnes seront accueillies sur l’ancien site de la Défense de Brasschaat (province d’Anvers), autant dans un ancien bâtiment d’ING à Zaventem, 200 dans une ancienne maison de repos à Montaigu (Brabant flamand), 150 dans un ancien gîte à Vielsalm, dans la province de Luxembourg, et 100 sur un site de l’armée du Salut à Spa et autant dans les logements individuels à Ostende. Là non plus, il n’est pas aisé de savoir à ce stade quand les demandeurs d’asile pourront arriver ni qui gèrera ces différents centres entre Fedasil, la Croix Rouge néerlandophone ou francophone, Caritas,… Le secrétaire d’Etat Theo Francken et le ministre de l’Intérieur Jan Jambon poursuivent entre-temps une tournée des bourgmestres des communes concernées par l’accueil de demandeurs d’asile. Mardi, ils seront à Leopoldsburg et Hechtel-Eksel, dans le Limbourg.

Bruges inquiète, Ostende prête

Les autorités brugeoises se disent inquiètes, dimanche, après l’annonce du choix du conseil des ministres quant aux huit communes qui devront accueillir des demandeurs d’asile supplémentaires dans un avenir proche. Zeebrugge en fait partie, qui devra ainsi héberger 300 personnes.

Le bourgmestre de Bruges Renaat Landuyt (sp.a) et le président du CPAS Dirk De fauw ont réagi dimanche en affirmant « vouloir prendre leurs responsabilités » dans la problématique de l’accueil, mais ont regretté que les autorités fédérales ne les aient pas impliqués dans la recherche concrète des possibilités d’accueil.

Des bâtiments « inadaptés »

« Les autorités fédérales ont trouvé ces possibilités d’accueil sur le site de la caserne Knapen à Zeebrugge, mais les bâtiments existants sont totalement inadaptés à l’accueil de demandeurs d’asile. A cause de cela, on devra travailler avec des unités modulaires », indiquent le bourgmestre et le président du CPAS. Ceux-ci se disent également préoccupés par l’arrivée éventuelle de trafiquants d’êtres humains. « Héberger les demandeurs d’asile dans les environs immédiats des terminaux du port de Bruges est dangereux. Ils peuvent y tomber entre les mains de trafiquants mal intentionnés, qui leur garantiraient à prix d’or une traversée vers la Grande-Bretagne ».

Sur la Côte également, Ostende accueillera 100 demandeurs d’asile supplémentaires, a décidé le fédéral. Johan Vande Lanotte (sp.a), bourgmestre d’Ostende, a précisé dimanche qu’il s’agissait d’un nombre « proportionnel à l’importance de la population locale » et « acceptable », et que les arrivants seraient logés dans des habitations individuelles louées. Contrairement à d’autres, Ostende se dit satisfaite de la communication sur le dossier. « J’ai bien dû demander moi-même un entretien avec le secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration Theo Francken, mais il m’a été accordé », indique Johan Vande Lanotte.

Plus globalement, celui-ci se dit d’accord avec d’autres bourgmestres de la Côte pour affirmer que trop de demandeurs d’asile y sont regroupés. Il est temps selon lui « de travailler effectivement à un plan de répartition ». « On sent bien, ici, que les demandeurs d’asile sont malgré tout à la recherche de possibilités d’entrer en Grande-Bretagne. Récemment, 60 demandeurs d’asile sont encore arrivés en pensant être à Calais ».

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