Michel Delwiche

Nouveau logo : cinq points noirs pour la Wallonie

Michel Delwiche Journaliste

Cinq points noirs: les graphistes de la société « VO communication » (Forest) étaient-ils en panne d’inspiration, ou l’avaient-ils entièrement consumée à rédiger le slogan « Feel inspired » qui accompagne ce nouveau logo? Dont la seule conception a tout de même coûté 60.000€. Qui viennent s’ajouter aux 477.000€ donnés à Mac Kinsey pour mener le « branding » de la Wallonie, une réflexion sur son image de marque internationale qui a abouti à la conclusion que la Région devait promouvoir son « ouverture au monde »…

5 points noirs pour l’état des routes? Ils sont bien plus nombreux que cela, même si, c’est visible, on y travaille.

5 points noirs pour les cinq provinces? On n’a jamais autant parlé de leur disparition.

5 points noirs pour faire Mickey Mouse? La Wallonie ne compte pas de parc Disney.

5 points noirs, les Cinq Points parfaits de la Maîtrise? Le CDH n’aurait pas admis une telle référence maçonnique.

Non, les cinq points noirs, un pour chaque pointe de la lettre W, ont été choisis, a expliqué le ministre-président Rudy Demotte (PS), parce qu’ils évoqueraient des pixels, mais aussi les cinq continents à la croisée desquels se trouve la Wallonie (« ouverture au monde »!). « L’objectif, a-t-il poursuivi, est d’assurer un redéploiement de l’image internationale de la Wallonie et de créer une image qui s’éloigne d’un passé périmé avec des industries qui ne seraient plus de ce temps. » Cinq points noirs pour faire oublier le pays noir?

Ces cinq points noirs -c’est un euphémisme- ne plaisent pas à tout le monde. Une pétition a commencé à circuler sur le net (lapetition.be) pour exiger l’annulation de cette dépense, pour demander pourquoi le gouvernement n’a pas fait appel aux écoles de graphisme ou à Wallonie Design, pour déplorer que les citoyens-payeurs n’aient pas été consultés… en cette époque où les fermetures ou restructurations d’entreprises mettent des familles en grande difficulté. Ce serait trop simple de répondre en parlant de populisme… Rudy Demotte, interrogé sur ce thème, avait d’ailleurs répondu que « c’est en moment de crise qu’il faut hisser le pavillon pour se démarquer ». Le pavillon noir?
Et comment ces cinq points noirs vont-ils pouvoir être intégrés dans le logo (récent et contesté lui-aussi) de la Fédération Wallonie-Bruxelles ? Qui a au moins le mérite de conserver, même si très stylisée, la référence au coq, celui-là, rouge sur fond jaune, qui a été adopté comme emblème de la Wallonie en 1912, lors de l’Assemblée wallonne du 12 octobre 1912 présidée par Jules Destrée. Il a ensuite été reconnu par le Conseil culturel de la Communauté française en 1975, puis par le Parlement wallon le 15 juillet 1998.

Si c’est le Parlement wallon qui l’a officiellement choisi, c’est à lui qu’il appartient d’éventuellement en changer, ou de le moderniser. C’est sûr que le point sera porté à l’ordre du jour…

PS: wallonia.be n’existe pas encore sur le net

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire