© Belga Image

« Nous voulons être traités comme les autres Belges »

Pierre Havaux
Pierre Havaux Journaliste au Vif

Nouvelles compétences, solidarité financière de la Wallonie, égalité de droits : les germanophones ont les crocs. Très « force tranquille », leur ministre-président, Oliver Paasch, livre lemenu : « Nous avons droit au même traitement que les Flamands, les Wallons et les Bruxellois. »

Urbanisme, logement, emploi, routes, mais aussi soutien financier de la Wallonie, droit au référendum, représentation parlementaire garantie : les cantons de l’Est en veulent. Et en redemandent. Oliver Paasch, 43 ans, cheville ouvrière du parti des Belges de langue allemande et nouveau chef du gouvernement germanophone, place la barre. Haut.

Le Vif/L’Express : La barque lancée par les germanophones en direction de la Région wallonne est chargée…

Oliver Paasch : Nos revendications répondent chaque fois à une logique. Pour des raisons historiques, la manière de construire en Communauté germanophone diffère de ce qui se fait ailleurs en Région wallonne. La situation de notre marché du travail et la structure de notre chômage sont aussi totalement différentes de celles de la Région wallonne : si nous voulons lutter efficacement contre le chômage sur notre territoire, nous devons pouvoir décider nous-mêmes de la politique de l’emploi en obtenant les compétences que la Région wallonne vient d’hériter de l’Etat fédéral après la sixième réforme de l’Etat. Enfin nous gérons déjà 2 000 km de routes communales, il serait cohérent de pouvoir y adjoindre les 200 km de routes encore régionales.

La tutelle de la province de Liège vous pèse aussi…

Les partis germanophones sont unanimes : nous n’avons pas besoin d’un pouvoir intermédiaire d’une autre langue, entre notre petite communauté germanophone et nos neuf petites communes. La province de Liège travaille logiquement en grande partie en français, ce qui complique parfois les choses.

Vous demandez beaucoup à la Région wallonne. Y compris la même solidarité financière qu’elle fournit à la Communauté française…

La Communauté germanophone doit aussi y avoir droit, proportionnellement à sa population bien sûr. Elle se trouve, comme la Communauté française, sur le territoire de la Région wallonne. Et le contribuable germanophone paie aussi une partie de ses impôts à la Région wallonne. Or, cette solidarité financière n’existe pas aujourd’hui.

Quel serait le montant de l’addition présentée à la Région wallonne ?

Il reste à préciser. Nous demandons à la Région wallonne de nous verser 2,25 % de la somme qu’elle accorde à la Communauté française. La Communauté germanophone devrait ainsi recevoir 5 à 6 millions par an. Cela peut sembler peu pour la Région wallonne mais c’est beaucoup pour le petit budget germanophone de 268 millions.

L’intégralité de l’entretien dans Le Vif/L’Express de cette semaine. Avec :

– Quels arguments pour convaincre une Région désargentée ?

– Hache de guerre communautaire déterrée ?

– Les Wallons ne font-ils pas de la résistance ?

– Vivement une prochaine réforme de l’Etat ?

– N-VA – Communauté germanophone : même combat ?

– Pourquoi ne pas réclamer d’office la présence d’un ministre ou d’un secrétaire d’Etat d’origine germanophone dans tout gouvernement fédéral ?

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire