Benoît Lutgen © Belga

« Nous ne sommes pas en méforme », clame Benoît Lutgen

Le cdH est en ordre de marche pour les élections communales. Quelque 800 militants humanistes, réunis dimanche matin au palais des congrès de Namur, ont adopté les lignes de force de leur programme en vue du scrutin de 2018.

Plus de 400 propositions concrètes ont été approuvées à l’unanimité, moins une voix contre et une abstention.

« Il ne s’agit pas d’un programme électoral clé sur porte, mais plutôt d’un ensemble de lignes de force qui devront inspirer nos sections locales », a expliqué le vice-président du cdH, Hamza Fassi-Fihri, avant de présenter quelques propositions.

Parmi celles-ci, les humanistes affichent leur volonté d’offrir dans toutes les communes une solution d’accueil accessible pour chaque enfant. Le parti propose d’octroyer dans ce cadre un chèque-commerce annuel, échangeable chez les commerçants de la localité, aux accueillantes d’enfants. Celles-ci pourraient en profiter pour s’installer ou investir dans du matériel.

Dans le domaine de la sécurité, le cdH prône l’engagement de davantage d’agents constatateurs dans chaque commune pour sanctionner les problèmes liés au stationnement, aux incivilités environnementales ou encore au bien-être animal. Il suggère en outre de renforcer les services de médiation pour prévenir les conflits de voisinage et informer les citoyens.

Les humanistes entendent aussi soutenir les principes de l’économie circulaire au niveau communal, en favorisant les circuits ultra courts pour la fourniture de nourriture dans les écoles, les cantines, les homes et les maisons de repos, ou encore en promouvant les produits du terroir auprès des grandes chaînes de distribution.

Soucieux de la qualité de vie des aînés, le parti propose de multiplier les « homes animaux de compagnie admis » et de prendre des initiatives permettant de respecter la volonté de certaines personnes âgées de rester chez elles.

En matière de mobilité, les mandataires cdH suggèrent de favoriser les ramassages scolaires à vélo, tandis que dans le domaine de l’emploi, ils s’engagent à mettre en place des bourses aux talents. Plutôt que de partir des besoins du marché de l’emploi, les humanistes proposent de partir des compétences et talents que peuvent offrir les chômeurs de longue durée et de les valoriser par le biais d’activités à réaliser auprès d’acteurs publics, sociaux ou associatifs.

Outre ces quelques propositions, le président du cdH Benoît Lutgen a épinglé dimanche trois « engagements forts » du projet communal de son parti. « L’éducation est au coeur de notre combat », a-t-il déclaré, soulignant entre autres la volonté de sa formation de créer plus de liens entre tous les acteurs du secteur.

Il a ensuite mis en exergue l’engagement de son parti à agir pour les personnes porteuses de handicap, qui « doivent avoir les mêmes droits que les autres sur le terrain », ainsi que son souhait de favoriser l’entrepreneuriat. « Notre engagement, c’est de mobiliser toutes les ressources communales pour permettre l’éclosion de nouvelles entreprises. »

« Pour tracer notre voie, nous pouvons compter sur trois atouts majeurs: la force de nos valeurs, la créativité de notre projet et l’engagement de chacun d’entre nous », a estimé M. Lutgen.

D’après lui, l’enjeu démocratique des élections à venir est « colossal ». « La démocratie est abîmée par ceux qui se comportent mal. Par ceux qui l’utilisent pour servir leur propre pouvoir. (…) La démocratie est menacée par le populisme, par les communautarismes, les intégrismes et les nationalismes », a-t-il lancé, rejetant à nouveau toute alliance éventuelle avec la N-VA à l’avenir.

Si le président du cdH n’a pas abordé dans son discours les derniers sondages, peu flatteurs pour sa formation, le bourgmestre de Namur Maxime Prévot n’a quant à lui pas hésité à exprimer sa « conviction que le prochain scrutin fera mentir les sondages grincheux ».

« Nous ne sommes pas en méforme, votre présence en nombre aujourd’hui en est le meilleur témoin », a-t-il affirmé, appelant les troupes humanistes à ne pas « regarder dans le rétroviseur, mais plutôt à aller de l’avant » et à s’enthousiasmer pour leur projet.

Lutgen critique Bruxelles et encense Namur

Par ailleurs, le président du cdH s’est montré critique concernant la gestion de la Ville de Bruxelles, avant d’encenser celle de Namur, la capitale wallonne.

« Grâce à l’action de Maxime Prévot et de toute son équipe, Namur change. A l’inverse, regardez la Ville de Bruxelles: piétonnier improvisé, émeutes non maîtrisées, stade national enterré. Oui, la capitale de notre pays a besoin d’une alternative forte et d’une nouvelle ambition », a estimé le chef de file des Humanistes lors d’un congrès consacré aux prochaines communales.

« Là où nous prenons nos responsabilités, le changement est en cours », s’est ensuite exclamé le Bastognard, louant les actions des mandataires cdH à la Région bruxelloise, en Wallonie et en Fédération.

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