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Nonante communes frontalières veulent faire fermer Tihange 2

Nonante communes des régions frontalières allemande, néerlandaise et luxembourgeoise s’apprêtent à engager une action en justice pour forcer Electrabel et le régulateur AFCN à fermer le réacteur nucléaire Tihange 2, écrivent Het Nieuwsblad et Het Belang van Limburg jeudi.

Une étude autrichienne met le feu aux poudres, pointant les risques qu’encourent ces régions en cas d’accident nucléaire à Tihange. Les chances de voir le Limbourg rendu inhabitable seraient de l’ordre de 40 ou 60%, concluent les experts de l’Institut de sciences de la sécurité et des risques (ISR), basé à Vienne. Pour la région de Aix-la-Chapelle (Aachen), le risque est de 10%. Une menace inacceptable, estiment les autorités locales.

Selon le professeur Wolfgang Renneberg, ex-patron de l’organisme de surveillance allemand, les risques persistent sur la sécurité des réacteurs à Tihange et à Doel.

L’exploitant Engie-Electrabel, lui, s’en tient à dire que les centrales nucléaires belges sont parmi les plus sûres au monde. « Nous avons une grande culture de la sécurité. Nos collaborateurs sont formés pour prévenir les accidents. Les plus petites irrégularités donnent lieu à l’arrêt d’une centrale », indique la porte-parole Geetha Keyaert.

Pas de pilule d’iode pour tous les Belges

Le gouvernement fédéral limitera sa « campagne de prédistribution des comprimés d’iode, via la mise à disposition des comprimés aux groupes cibles prioritaires sur l’ensemble du territoire », ressort-il de la note de politique générale du ministre de l’Intérieur Jan Jambon, soulignent jeudi la Dernière Heure et les journaux de Sudpresse.

En avril dernier, la ministre de la Santé Maggie De Block avait pourtant indiqué à la Chambre que toute la population belge recevrait de l’iode à titre préventif. Pour rappel, les pastilles contenant de l’iode permettent de protéger la thyroïde face à la radioactivité en cas d’accident nucléaire.

La volonté de limiter la distribution d’iode, affichée dans la note de M. Jambon, est vivement critiquée par le député Jean-Marc Nollet (Ecolo). « Une fois de plus, le gouvernement fait primer la rentabilité d’Electrabel au détriment de la sécurité élémentaire des citoyens belges », fustige-t-il. « En refusant d’offrir la protection minimale à sa population, le gouvernement fait tout l’inverse de ce qu’il devrait faire. On sait très bien que ces pilules d’iode ne permettent pas d’éviter une catastrophe, mais elles pourraient à tout le moins en réduire l’impact », ajoute M. Nollet.

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