© François Janne D'Othée

Non, l’eurocrate ne vit pas sur son île !

Plus écologiques, plus sociables, mieux intégrés, les expatriés à Bruxelles ne vivent pas forcément dans une bulle et leur vision de la capitale ne varie pas beaucoup de celle des Bruxellois de souche.

D’après l' »Enquête sur la vie de la communauté internationale à Bruxelles » (9072 répondants), qui vient d’être publiée par le Bureau de liaison Bruxelles-Europe (BLBE), les expatriés, principalement les fonctionnaires européens, correspondent de moins en moins à l’image d’une caste de nantis qui rechigne à s’intégrer à la vie bruxelloise.

« Petit à petit et contrairement aux clichés, les Belges font de plus en plus partie de leur cercle d’amis », commentent Carlo Luyckx, directeur du BLBE, et Alain Hutchinson, président du CA, par ailleurs tous les deux échevins PS à Saint-Gilles. La plupart des répondants (87%) ont des amis belges et le chiffre augmente (heureusement) avec le nombre d’années de résidence à Bruxelles. En outre, 33% des participants à l’étude ont rencontré leur conjoint en Belgique.

Trois quarts des sondés aiment vivre dans la capitale et participent activement à sa vie culturelle. De quoi écorner l’image de « Bruxelles pas belle » véhiculée par un journaliste de « Libération » ? Pas vraiment : ils sont 77% à trouver que Bruxelles est sale et congestionnée. Et c’est un peu vexant de constater que seuls 41% des répondants sont d’accord ou totalement d’accord avec l’affirmation que Bruxelles est le meilleur endroit pour accueillir les institutions européennes !

« Agréable surprise de l’étude », affirment ses promoteurs, l’intérêt pour la vie politique régionale. Si le droit de vote était octroyé pour les élections régionales bruxelloises, 44% des expats sondés y participeraient et 38% pourraient l’envisager. D’ailleurs, 62% d’entre eux se sentent bruxellois, entre « moyennement » et « très fort ».

« Fait très marquant », poursuit le rapport, les expatriés qui vivent à Bruxelles sont des partisans de la mobilité douce : 11% considèrent le vélo comme leur principal moyen de transport, contre 3,5% de Bruxellois. Un chiffre à prendre avec des pincettes : les fonctionnaires européens n’habitent de toute façon jamais loin des institutions, lesquelles ont en outre une politique « vélo » très volontariste dans un quartier européen envahi par les autos.

Point faible de l’étude, aucune allusion à la connaissance des langues nationales. « Trop touchy », s’est défendu Alain Hutchinson, qui rappelle que le commanditaire de l’étude est le gouvernement bruxellois. Il n’était pourtant pas nécessaire, dans la question, de distinguer entre français et néerlandais. Seul chiffre fourni : 40% des sondés qui sont à Bruxelles depuis plus de 10 ans considèrent que « les administrations bruxelloises doivent communiquer plus en anglais ». Pas vraiment un signe d’intégration, ça.

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