« Non, Elio, n’y va pas !!! « 

Sur son blog Merry Hermanus, un des pontes du PS Bruxellois, lance un vibrant appel au président du PS et lui demande de ne pas endosser la charge de Premier ministre.

« J’aurais été fier, très fier, de voir sortir de nos rangs un fils d’immigrés pauvres pour endosser la charge prestigieuse de Premier ministre. …Mais si cette ambition, oh combien justifiée, doit conduire le Parti au néant, j’estime qu’alors, le prix à payer est lourd, beaucoup trop lourd. « .

Merry Hermanus, l’ancien trésorier du PS qui fut mis en cause lors des affaires Agusta et Dassault milite depuis une cinquantaine d’années au sein du PS et est l’un des proches de Moureaux. Il a de l’admiration pour  » le travail accompli, et pour l’extraordinaire persévérance et l’infinie patience » dont Elio Di Rupo a fait preuve dans ces négociations, mais craint que cela ne soit qu’une invitation vers l’abîme.

Les accords communautaires conclus sous la houlette de Di Rupo ne sont que des trêves de courtes durées. Mais en échange de ces courtes périodes de répit, les libéraux pousseront le PS à se brader dans l’élaboration du budget. Pourquoi le PS, qui a gagné les élections, devrait, capituler se demande, Hermanus. Ces négociations ne seraient pour lui qu’une sinistre plaisanterie, car « Au mieux tu pourras gouverner 18 mois, ce ne seront, n’en doute pas 18 mois d’enfer ! « 

Merry Hermanus a travaillé lorsqu’il avait 29 ans au cabinet du socialiste Edmond Leburton, le dernier premier ministre francophone que la Belgique ait connu, et se souvient du chaos permanent qui régnait à l’époque et qui vit la chute du gouvernement après seulement 6 mois d’existence « Dès son investiture des tombereaux d’insultes engloutirent Leburton » … Hermanus a, à l’occasion de l’écriture de ses mémoires, replongé dans la presse de cette époque. « C’est invraisemblable ! On se moquait en permanence des quelques mots de flamand qu’il balbutiait. Il fut sans cesse harcelé par le CVP. Il n’eut pas une seule minute de répit. « . Et ce alors que la situation économique à cette époque n’était pas comparable. « Il y avait, en 1973, 93.000 chômeurs complets indemnisés !  » …  » On croit rêver, et, surtout, on mesure le gouffre où on se trouve.  »

 » Dans l’incroyable marasme des Finances mondiales, avec les partenaires qui sont les tiens, quelle politique vas-tu pouvoir mener ?  » se demande Hermanus.  » À n’en pas douter, si tu deviens premier ministre, ce qui se profile à l’horizon sera une défaite électorale historique pour le PS !  » Aujourd’hui pour Merry Hermanus on demande au PS  » de détricoter complètement ce qui a pris des décennies à être construit, à savoir une société qui allie la protection sociale à la Liberté politique. « … « Demande aux sidérurgistes de Liège et de Charleroi ce qu’ils en pensent.  » Poursuit-il.

 » Ne sois pas leur  » idiot utile  »  » demande Hermanus à son président de parti.  » Non Elio, n’y va pas ! « .

L’avis d’Hermanus n’est certainement pas isolé au sein du PS. En interne la crainte est grande que Di Rupo cède aux pressions des libéraux et des marchés financiers et que ce dernier devra mener une politique profondément ancrée à droite. Une politique que le PS payera cash en lors des élections communales de 2012.

Han Renard

Blog Merry Hermanus

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