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Niveau 4, écoles fermées, Molenbeek… Charles Michel s’explique

Le Premier ministre Charles Michel a fait le point sur la menace terroriste et sur la manière dont son gouvernement a géré la situation jusqu’à présent, ce dimanche sur le plateau de l’émission « Les décodeurs » de la RTBF.

Dans l’émission « Les décodeurs », le Premier ministre Charles Michel est revenu sur le flou qui a entouré la communication des mesures de sécurité et l’évaluation de la menace qui était montée à 4 sur une échelle de 4 le week-end dernier avant de redescendre à 3 dans le courant de la semaine.

« Il n’est pas question de donner des informations qui peuvent être utilisées par des personnes qui ont de mauvaises intentions. […] On a agi dans l’urgence, on a immédiatement mis en place le numéro de téléphone 1771 pour que chacun puisse poser des questions », selon les dires du chef du gouvernement retranscrits par La Libre.

M. Michel a affirmé avoir systématiquement communiqué rapidement sur base des informations disponibles, parfois contradictoires, et avoir renforcé les contrôles (frontières, transports en commun, etc.). « Tout cela permet une situation où il n’y a pas eu d’attentat en Belgique ».

Écoles: « Mieux valait faire un peu plus »

À propos de la fermeture des écoles, pourtant non désignées comme cibles potentielles, M. Michel a renvoyé à des propos des autorités des entités fédérées allant dans ce sens avant toute décision fédérale. « Les informations dont nous disposions ciblaient des lieux fort fréquentés, comme des centres commerciaux ou des rues commerçantes. »

Dans ces conditions, « mieux valait faire un peu plus », a-t-il jugé.

Salah Abdeslam

Plusieurs des auteurs ou suspects des attentats de Paris étaient fichés comme suspects de terrorisme ou de radicalisme par l’OCAM, le service belge de coordination pour l’analyse de la menace, mais le contrôle de l’un d’entre eux, le fugitif Salah Abdeslam, dans la nuit des attentats de Paris près de Cambrai, n’a pas permis aux policiers français de l’identifier comme tel.

« Des personnes ont été repérées par l’un ou l’autre service, mais on n’a pas su utiliser convenablement l’information dont on disposait pour empêcher que l’acte ne se produise », a déploré le chef du gouvernement.

CIA

Le Premier ministre a plaidé pour l’instauration d’une agence centrale du renseignement à l’échelle de l’Union européenne, à l’instar de la CIA aux États-Unis, afin d’améliorer l’échange d’informations entre services de renseignement nationaux.

« Il en faut beaucoup plus (que les moyens dégagés à l’échelle nationale), j’appelle à ce qu’il y ait une mobilisation pour mettre en place une agence européenne du renseignement, une CIA européenne », a affirmé M. Michel.

Sécurité

Critiqué notamment par le PS pour avoir désinvesti dans la politique sécuritaire par motif d’austérité budgétaire, M. Michel (MR) a rejeté ces accusations en rappelant l’augmentation des moyens décidée lors de l’ajustement budgétaire du printemps dernier dans la foulée de l’opération policière de Verviers.

Il a aussi souligné les 400 millions dégagés récemment pour renforcer les politiques de sécurité et de renseignement.

Molenbeek

Enfin, il a aussi pris ses distances avec « le vocabulaire » du ministre de l’Intérieur Jan Jambon (N-VA), qui avait affirmé vouloir « faire le ménage » à Molenbeek, mais il l’a soutenu dans sa volonté de soutenir cette commune, comme d’autres, pour lutter contre le radicalisme, mais aussi l’économie illégale et le trafic d’armes.

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