N-VA: « Sans baisse des impôts, on n’aurait pas de déficit budgétaire, mais nous ne serions pas sur la bonne voie »
Un déficit de plus de deux milliards euros, c’est « trop » et c’est à présent aux partenaires de coalition à prendre des mesures supplémentaires, estime Peter De Roover, chef de groupe N-VA à la Chambre. Il rejette les critiques à l’égard de son parti. « Nous avons déjà réalisé beaucoup de choses, mais tout ne rapporte pas immédiatement ».
Moins de trois mois après l’établissement du budget, le gouvernement Michel est confronté à un trou d’au moins deux milliards d’euros. Ce qui est particulièrement douloureux, écrivait notre confrère de Knack Ewald Pironet, c’est que le déficit n’est pas dû à des circonstances imprévues, mais à des problèmes structurels. Si le ministre des Finances Johan Van Overtveldt (N-VA) est tenu politiquement responsable de ces mauvais calculs, Peter De Roover prend sa défense.
Mesures supplémentaires
« L’établissement du budget est une estimation et les imprévus sont toujours possibles », nuance-t-il. « Fondamentalement, deux milliards ce n’est pas beaucoup plus que lors d’autres établissements du budget, mais nous reconnaissons que c’est beaucoup. » De Roover se réfère notamment aux « revenus fiscaux décevants », un déficit de près d’un milliard de paiements anticipés que les entreprises n’ont pas versés (à cause du taux bas) et « un rendement marginal fortuit enregistré à tort comme annuel ».
« En outre, il y a également une erreur structurelle dans le modèle de calcul du SPF Finances (comme l’a admis le topmanager Hans D’Hondt). Le gouvernement doit en discuter, mais il est clair qu’il faut des mesures supplémentaires. »
En revanche, De Roover ne souhaite pas communiquer de quelles mesures il s’agit. « Nous allons nous réunir la semaine prochaine, et il serait inutile de déjà faire des sorties maintenant. Chacun va mettre ses cartes sur table et nous aussi nous avons une série de propositions. On pourra en réaliser une partie. »
Réforme de l’état
Si le trou dans le budget est aussi grand, c’est parce que le gouvernement fédéral doit verser plus de 500 millions d’euros que prévu aux régions dans le cadre de la sixième réforme de l’état et de la loi spéciale sur le financement.
« La sixième réforme de l’état a compliqué le financement des régions » reconnaît le nationaliste flamand. « Il y a encore des défauts et le système est susceptible d’amélioration. Malheureusement, on ne peut le corriger maintenant, étant donné la paralysie communautaire convenue. Mais c’est notre ambition pour l’avenir, car la structure belge coûte encore toujours trop cher, » explique De Roover. « L’état dépense moins, mais il a aussi baissé les revenus », ajoute le nationaliste flamand. « Sans cette baisse d’impôts, il n’y aurait pas de déficit, mais nous ne serions pas sur la bonne voie. »
Objectifs
Aussi écarte-t-il les critiques qui disent que le gouvernement Michel a laissé passer une opportunité unique de mettre de l’ordre dans les finances publiques et que c’est surtout douloureux pour la N-VA. « Nos ambitions étaient très importantes et on réussit à réaliser les différents objectifs – pensez notamment à la création d’emplois dans le secteur privé. Ce n’est pour rien que l’Europe et la Banque Nationale nous complimentent à ce sujet. Cependant, un certain nombre de réformes structurelles, comme les pensions, ne rapporteront qu’à terme et n’aideront évidemment pas le budget cette année. »
De Roover assure que le but reste un équilibre budgétaire d’ici 2018, tel que le stipule l’accord gouvernemental. « Nous n’allons pas le laisser tomber, et vu les circonstances, nous allons faire un maximum pour y arriver, avec les mesures supplémentaires nécessaires. »
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