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N-VA et FDF : « les pôles contraires finissent toujours par s’attirer »

Pour la N-VA, les libéraux francophones ne sont pas mal du tout. Bart De Wever et Didier Reynders ont d’ailleurs déjà pris la peine d’en discuter, en compagnie de Louis Michel.

Bart De Wever, Didier Reynders et Louis Michel n’avaient pas attendu l’échec des négociations pour se rencontrer sans discrétion autour d’une table d’un des meilleurs restaurants de Bruxelles. Le dîner a fait jaser parmi les autres partis francophones, et tel était sans doute le but. Déclarés grands vaincus des élections, mis sur la touche sous ce prétexte, les libéraux francophones n’ont pas digéré leur mise à l’écart. Mais ils ont ruminé leur revanche dans une relative sérénité. Sans jamais perdre totalement espoir de revenir dans le parcours. Confiants que la N-VA et son homme fort ne les oublieraient pas.

« De Wever a toujours laissé entendre que sa préférence allait aux libéraux », dit-on au sein du MR. Accroché à sa présidence, Didier Reynders a su trouver les mots justes, capables en tout cas de capter et de maintenir l’intérêt des nationalistes flamands. « Il n’y a aucun problème à parler de responsabilisation et d’autonomie fiscale. Il est sain que chacun assume le financement de ses dépenses. » Louis Michel fait le reste quand il appelle à arrêter « le bricolage institutionnel ».

Difficile de rester insensible à ce chant de sirènes qui a tout pour plaire à la N-VA. Bien sûr, il ne s’agit encore que de mots qui appellent clarification. Bien sûr, il y a le francophonissime FDF et ses revendications sur Bruxelles et la périphérie qui resteront à jamais imbuvables pour la Flandre, N-VA en tête. « Mais les pôles contraires finissent toujours par s’attirer », souffle un baron MR. Et tout compte fait, qui mieux que le MR est peut-être capable de faire entendre raison à Olivier Maingain ?

Les désirs de Bart De Wever s’apparentant pour l’heure à des ordres, les libéraux francophones s’échauffent. Conscients d’un atout qui ne peut échapper à ce féru du rapport de force : laisser sur le bord du chemin le MR, première formation politique de la Région bruxelloise, n’est peut-être guère raisonnable. Le sénateur Richard Miller résume : « Le MR ne serait pas moins défenseur des intérêts francophones que les autres formations politiques. Mais au moins Bart De Wever pourrait discuter avec les principaux partis francophones : le PS surtout en Wallonie, le MR surtout à Bruxelles. Un accord conclu s’en trouverait bétonné. »

Pierre Havaux

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