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Mudusar Sheikh confirme avoir tenté d’assassiner sa seconde s½ur

Interrogé par le président de la cour d’assises du Hainaut Olivier Delmarche, Mudusar Sheikh a confirmé avoir tenté de tuer sa soeur Sariya, assise avec lui sur le banc des accusés, en même temps que Sadia.

Mudusar Sheikh (27 ans), le frère, Tariq Mahmood Shiekh (62 ans), le père, Sariya Shiekh (22 ans) la soeur cadette, et Parveen Zahida (59 ans), la mère de Sadia Sheikh, doivent répondre d’assassinat avec la circonstance aggravante de crime d’honneur et de tentative de mariage forcé, devant la cour d’assises du Hainaut.

La jeune femme pakistanaise a été abattue par son frère Mudusar, le 22 octobre 2007 au domicile familial, à Lodelinsart (Charleroi). Leur soeur, Sariya, avait été blessée à la main.

Interrogé par le président qui voulait savoir s’il avait tenté de tuer Sariya, l’accusé a répondu par l’affirmative. « Oui. J’avais peur que Sadia lui donne le mauvais exemple et qu’elle tourne mal elle-aussi. Sariya avait fumé du haschisch et je me suis dit que c’était un engrenage. Je me suis dit, si je dois en finir avec une, autant en finir avec les deux », a avoué l’accusé.

L’accusé avait déjà, au cours de son interrogatoire lundi, avoué la tentative d’assassinat sans que ni le président, ni aucune des parties ne relèvent ses aveux. « Aujourd’hui je suis devant deux actes. Le premier c’est d’avoir réussi à éradiquer ma soeur, le second c’est d’avoir échoué pour ma soeur Sarija », avait indiqué l’accusé avant de murmurer qu’il avait eu l’intention de la tuer. Des propos formulés d’une voix si basse que la majorité des personnes présentes dans la salle ont semblé ne pas les avoir compris.

Cette fois encore, aucune des parties n’a approfondi la question ou sollicité de report d’audience. Le président de la cour a confirmé à l’interruption qu’il continuerait le procès normalement, laissant le jury se forger son opinion à travers les éléments du dossier.

L’audience s’est poursuivie par les questions aux enquêteurs venus exposer, au second jour du procès, la complexité du dossier dans lequel deux versions s’opposaient diamétralement. La famille Sheikh affirmait que rien ne laissait imaginer que Mudusar commettrait un tel acte, d’autant que selon eux, la relation avec Sadia ayant toujours été sereine et positive. Les proches de Sadia, ses amis, faisaient quant à eux part de violences, de harcèlement moral et physique que Sadia subissait de la part de ses parents, frère et soeurs, au point qu’elle a écrit un testament quelques jours avant sa mort.

La soeur de Sadia, Tahira, a expliqué lors de ses auditions par la police que, pour la famille, le mariage célébré par webcam entre Sadia et son cousin pakistanais était légal et reconnu au sein de la communauté et que c’était librement qu’elle avait choisi Abbas parmi d’autres prétendants proposés par leurs parents.

« La soeur nous a affirmé que, liée à son époux, Sadia ne pouvait plus rompre son engagement », a précisé un inspecteur en ajoutant que ce mariage qui n’a aucune valeur ni pour la loi belge ni pour la législation pakistanaise, est conforme à la ‘charia’, la loi islamique, l’imam jouant le rôle d’un représentant officiel dans la tradition pakistanaise.

L’interrogatoire des enquêteurs se poursuivra en après-midi.

Le Vif.be, avec Belga

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