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MR: les avocats bleus d’Albert II

Le Vif

Parmi les défenseurs de la cause du roi retraité, deux libéraux francophones se distinguent. L’un déplore une « procédure « vexatoire » pour Albert, l’autre une « suspicion mal placée ».

Injustement traité, Albert II ? Ces derniers mois, le sénateur MR Armand De Decker, monarchiste notoire, s’est fait l’avocat du roi retraité. En substance, il estime que l’ancien souverain est mal récompensé pour tout ce qu’il a fait pour le pays. La dotation octroyée par l’Etat à Albert serait-elle insuffisante ? De Decker est surtout critique à l’égard de certaines obligations qui découlent de la réforme des dotations royales. Tout déplacement public ou privé hors d’Europe d’Albert, Paola et des autres bénéficiaires de dotations doit être signalé au préalable au ministre des Affaires étrangères. Ce code de bonne conduite visait initialement le prince Laurent, dont les déplacements africains ont suscité des polémiques. L’ancien président du Sénat est d’avis que la procédure adoptée est « vexatoire » pour l’ex-chef de l’Etat.

Un autre ténor libéral francophone, Louis Michel, a pris lui aussi la défense du Belvédère, sans faire dans la dentelle. « Contester au roi Albert le droit d’envoyer un message d’affection au peuple belge me choque », a-t-il lancé sur le plateau de RTL, après la diffusion de la seconde partie de l’entretien télévisé de l’ex-chef d’Etat, début juin. Très remonté, le ministre d’Etat et député européen s’en est pris implicitement aux conseillers du roi Philippe : « Je suis sidéré que l’on puisse reprocher à un homme de 80 ans de ne pas avoir demandé l’autorisation de s’exprimer, comme s’il était suspect par préciput de dire des bêtises. S’il y a eu faute, c’est dans le chef de ceux qui ont dramatisé, exprimant une suspicion à l’égard d’une émission qu’ils n’avaient pas vue. »

Ami de longue date d’Albert, Louis Michel a partagé avec l’ancien souverain la passion de la moto. Informateur en 1999, Michel a été en contact étroit avec Albert II lors de la formation de la coalition arc-en-ciel et quand il a hérité du portefeuille des Affaires étrangères. Invité au Belvédère le 31 mai dernier, il y a visionné, en avant-première, l’interview d’Albert. Comme d’autres proches présents ce soir-là, il a donné son avis sur le contenu de l’émission, alors même que Philippe n’était pas encore averti de l’existence du projet. Quand nous revenons sur cet épisode avec Louis Michel, il s’enflamme, défendant bec et ongles l’ancien chef d’Etat : « Il a eu ses joies, ses peines, il a retrouvé une relation fusionnelle avec son épouse et il a bien servi le pays. Qu’on lui foute la paix ! Il n’a pas mis le Palais en péril, tout de même ! » Le ministre d’Etat n’en dira pas plus. Il demande même, à l’instar de quelques autres de nos interlocuteurs, qu’on ne cite pas certains de ses propos sur le sujet. « Pas question de rajouter de l’huile sur le feu. »

Dans Le Vif/L’Express de cette semaine : « Le vrai visage d’Albert II »

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