© Image Globe

MR : la guerre fratricide des clans Michel et Reynders

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

Les libéraux ont le vent en poupe dans la perspective de 2014. Mais les blessures de la grande fracture d’il y a trois ans demi ne sont pas cicatrisées. Enquête au sein d’un parti tiraillé.

Tout indique que les libéraux ont les clés en mains pour revenir au pouvoir dans les Régions en 2014 : les sondages sont bons, la rupture avec le FDF à Bruxelles ne porte pas trop préjudice, le contexte tant socio-économique qu’institutionnel est favorable aux bleus tandis que l’Olivier wallon se divise… Mais dans la dernière ligne droite menant aux élections de mai de l’année prochaine, le principal ennemi du MR pourrait être… lui-même. Parce que le parti n’a pas complètement cicatrisé les blessures de la guerre interne de 2009/2010.

Après les élections de juin 2009, le MR avait été une nouvelle fois écarté des majorités régionales. En octobre, un groupe baptisé Renaissance accusait le président, Didier Reynders, d’avoir « isolé » le parti par son arrogance et d’avoir négligé la dynamique interne à cause de son cumul avec le rôle de vice-Premier ministre fédéral. Le pugilat se terminait en novembre 2010 par le renoncement contraint et forcé de Reynders. Et par l’élection à la présidence de Charles Michel au suffrage universel des membres, le 28 janvier 2011, face à Daniel Bacquelaine, le candidat de Reynders.

Trois ans et demi plus tard, le fils de Louis Michel se félicite d’avoir pacifié le parti – il n’y a eu aucune chasse aux sorcières… – et de l’avoir sorti de l’isolement. « J’ai fait ce que j’avais promis », soutient-il au Vif/ L’Express. « Charles a fait quasiment un sans-faute », reconnaissent tant ses partisans que ses adversaires en interne. Mais de nombreuses voix mettent en garde : « Les tensions resurgissent ! » « Charles Michel a commis l’erreur de récompenser ses ennemis, analyse une figure montante du MR. Les luttes de clan continuent à s’immiscer partout, elles rythment la vie interne du parti. » « Didier Reynders fait vraiment ce qu’il veut », commente en écho Pascal Delwit, politologue à l’ULB.

C’est à Bruxelles que débute notre plongée dans les coulisses de ces tiraillements, le point chaud où la présidence de Charles Michel vit sa vraie première épreuve de vérité : deux candidats de son parti se sont auto-proclamés candidat ministre-président : Vincent De Wolf (courant Michel), bourgmestre d’Etterbeek et chef de groupe régional, et Didier Reynders.

Voilà le MR dans une situation digne de l’UMP français avec deux candidats pour le même poste et des cartes brouillées. Les deux camps s’affrontent ouvertement. Derrière des mots d' »étonnement » se cachent des inimitiés féroces.

Le dessous des cartes dans Le Vif/L’Express de cette semaine

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire