La gare d'Ottignies est la plus fréquentée de Wallonie. Mais elle a besoin d'être revalorisée. © REPORTERS

Mobilité à Ottignies-LLN : la fluidité au coeur des préoccupations

Le Vif

A Louvain-la-Neuve, la mobilité s’adaptera au développement de la ville pour ne pas enclaver de nouveaux quartiers ni encombrer davantage la circulation. Les enjeux portent aussi sur la valorisation de la gare d’Ottignies, la plus fréquentée de Wallonie.

Point de vue mobilité, Ottignies – Louvain-la-Neuve est une ville un peu particulière. Elle dispose en effet de deux centres urbains entre lesquels il faut assurer des connexions fluides. Mais chaque noyau possède ses propres particularités et enjeux. Ottignies héberge la gare ferroviaire la plus fréquentée de Wallonie – elle accueille plus de 20 000 navetteurs par jour – mais elle a grandement besoin d’être revalorisée. Quant à Louvain-la-Neuve, elle dispose d’un centre-ville essentiellement piéton mais n’est pas pour autant privée de problèmes de circulation automobile, que du contraire !

 » C’est un lieu très attractif car en plus d’y vivre, on y étudie, on y fait du sport, on y assiste à des spectacles, on y travaille… Il y a chaque jour autant de mouvement pour sortir de Louvain-la-Neuve que pour y entrer « , signale David da Câmara Gomes, échevin de la mobilité.  » De plus, la ville se développe et se densifie, ce qui fait de la mobilité un véritable enjeu. Un plan provincial estimait qu’à l’horizon 2030-2040, il y aurait 100 000 habitants de plus qu’en 2011 et que cela représenterait 25 % d’immatriculations en plus. Même avec une politique de mobilité très volontariste, la Province estimait qu’on n’arriverait pas à limiter l’évolution des véhicules personnels à moins de 8 %.  »

Le RER en point de mire

Pour faire face à ces défis, Ottignies – Louvain-la-Neuve développe une politique de mobilité ambitieuse depuis plusieurs années et fut d’ailleurs l’une des premières communes du Brabant wallon à adopter un plan de mobilité en 2003. Celui-ci est actuellement en cours d’actualisation sur Louvain-la-Neuve, afin de s’adapter aux nombreux chantiers qui étaient en gestation et commencent petit à petit à se concrétiser. Plusieurs projets résidentiels, économiques ou encore sportifs risquent d’influencer fortement la mobilité dans le futur.

L’un des gros enjeux est notamment la liaison directe du nouveau parking  » park and ride  » avec l’autoroute E411. Lorsque le RER verra le jour, celui-ci devrait accueillir jusqu’à 2 300 véhicules, qu’il faudra acheminer avec le plus de fluidité possible vers le centre de Louvain-la-Neuve.  » Dans le futur, il y aura des aménagements au niveau du carrefour entre les nationales 4 et 25 près des accès à l’autoroute E411, car c’est un endroit qui concentre beaucoup de circulation et engendre donc des ralentissements « , ajoute David da Câmara Gomes.  » Il est aussi prévu d’installer un échangeur qui facilitera l’accès à l’Axis Parc depuis la nationale 25.  »

D’autres connexions routières seront aménagées ou revues en fonction des projets de développement de la ville. Dans le futur, plusieurs centaines de logements devraient par exemple voir le jour sur l’ancien site des Bétons Lemaire, dans le coeur d’Ottignies, mais il faudra trouver un moyen de désenclaver le site, actuellement coupé du centre par le chemin de fer. La mobilité à Ottignies est d’ailleurs compliquée par sa situation dans une vallée dont l’accès dépend de traversées de cours d’eau ou de chemins de fer.

 » Un des projets importants sera la création d’un pont au niveau de l’avenue de Masaya pour que les navetteurs puissent rejoindre en voiture le parking qui se trouve de l’autre côté des voies sans devoir faire un détour par le centre de la ville, mais actuellement nous n’avons toujours pas le financement « , explique l’édile. La valorisation du site de la gare est globalement complexe, car elle mobilise beaucoup d’intervenants.  » Les projets envisagés prévoient un développement multifonctionnel avec des logements, des commerces, plusieurs bâtiments de services en connexion avec la gare ainsi qu’une reconfiguration de l’esplanade ou encore une modification des voies.  »

Stimuler l’autopartage et le vélo

Aux côtés de ces projets de grande ampleur, d’autres initiatives devraient voir le jour à l’horizon 2030. Ottignies – Louvain-la-Neuve a en effet l’intention de miser sur le numérique pour faciliter l’usage des modes de transport alternatifs à la voiture personnelle, comme l’autopartage ou le vélo. La commune n’a pas le potentiel d’utilisateurs pour un système comme les Villo ! bruxellois, mais elle pourrait mettre en place un système de vélos libres disséminés par les utilisateurs dans la ville et géolicalisables via une application smartphone.

Selon David da Câmara Gomes, il faut également miser sur les aménagements en développant des pistes cyclables et des itinéraires sécurisés pour les cyclistes. Et puis, le parking est aussi un enjeu très important pour les vélos. L’UCL a récemment mis en place un abri qui pourrait être reproduit avec les mêmes caractéristiques : des emplacements sécurisés, des zones de recharge pour les vélos électriques ou encore des pompes pour regonfler les pneus.

Par Marie-Eve Rebts.

La neutralité carbone en 2050

Comme d’autres villes, Ottignies – Louvain-la-Neuve a rejoint la Convention des maires en 2016 et s’est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40 % d’ici à 2030. La commune se veut même particulièrement ambitieuse et vise une neutralité carbone d’ici à 2050. Pour cela, elle compte sur ses habitants mais montre aussi l’exemple. Un cadastre énergétique a été établi pour servir de base à des travaux de rénovation et des optimisations des bâtiments communaux. Les piscines du Blocry, qui représentent à elles seules 27 % des émissions du territoire, subiront très certainement des aménagements dans le futur. Il est aussi prévu de remplacer la flotte de véhicules communaux au diesel par des modèles à essence et électriques. Enfin, des efforts seront réalisés au niveau des éclairages publics avec le remplacement des lampes au mercure par des technologies LED. Il faudra cependant engager des efforts plus importants d’ici à 2050 pour atteindre la neutralité carbone visée…

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