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Milquet : le projet de société de la N-VA se rapproche de celui de Marine Le Pen

Toutes les formules de transition ont été épuisées. Lorsque Wouter Beke aura remis son rapport final, il faut que les partis se retrouvent autour de la table pour négocier un accord qui reste possible et doit être recherché en priorité. A défaut, un retour aux urnes devra être envisagé à l’automne 2012, conjointement aux élections communales, voire plus tôt, a affirmé mercredi soir la présidente du cdH Joëlle Milquet, à Namur, à l’occasion de la première étape du tour de Wallonie organisé par son parti.

Entre 180 et 200 personnes ont rallié à cette occasion un établissement de la Place Saint-Aubin pour cette conférence-débat axée sur le thème « Comment sortir la Belgique de la crise l’état du dossier institutionnel ». Au pupitre, outre la présidente du parti, le sénateur Francis Delpérée, et les députés wallons Michel Lebrun et Maxime Prévot, ainsi que le député fédéral Christophe Bastin.

Revenant sur les mois de discussions jusqu’ici infructueuses, la présidente du cdH a écorné l’attitude de la N-VA à qui elle a reproché d’avoir empêché jusqu’à présent un retour de l’ensemble des formations autour de la table, sans doute a-t-elle dit, de crainte de se retrouver isolée face à une « dynamique » d’accord qui s’enclencherait avec les autres partis néerlandophones.

A ses yeux, le « séisme politique » des élections a mené le pays dans une crise que la Belgique n’a jamais connue et dans « une situation de blocage qui dépasse largement le cadre institutionnel ».

En des termes à peine voilés, elle a attribué la responsabilité de cette situation à la N-VA, un « parti démocrate, certes, mais qui défend un projet de société que l’on retrouve d’une certaine manière chez Marine Le Pen » -la présidente du Front National français- avec laquelle il partage le populisme et certaines formes de stigmatisation et de rejet de l’autre.

« Le drame que nous n’avons pas anticipé, c’est l’incapacité quasiment ontologique -qu’ont les autres partis flamands- de se détacher de la N-VA qui se présente comme l’empereur de la Flandre, en refusant la présence d’autres partis autour de la table », a encore dit Joëlle Milquet devant le public.

La présidente du cdH a répété que les francophones étaient prêts à faire des concessions dans une série de domaines pour stabiliser le pays dans la durée, mais en respectant cinq principes-clé: un cadre fédéral et un état fédéral avec compétences et des moyens significatifs; un fédéralisme basé beaucoup plus sur trois Régions, assorti d’un lien étroit entre Bruxelles et la Wallonie; Bruxelles, une Région à part entière, financée comme il se doit, et pas enclavée en Flandre; un fédéralisme de coopération, de complémentarité, avec un respect des droits des minorités acquis une fois pour toutes.

Pour Joëlle Milquet, s’il n’est pas possible de conclure positivement les négociations après la mission de Wouter Beke, le gouvernement en affaires courantes pourrait rester en place jusqu’aux élections communales avec un programme minimum basé sur le socio-éconmique et sur certains grands dossiers. Les élections communales du 14 octobre 2012 seraient alors couplées à des élections fédérales.

Autre hypothèse avancée par Joëlle Milquet: des élections un an plus tôt, mais il y a pas de majorité pour dissoudre les chambres, a-t-elle rappelé.

Le Vif.be, avec Belga

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