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Militaire irradié en Bosnie : l’armée belge veut-elle étouffer l’affaire ?

Le Vif

Me Jean-Pierre Jacques, l’avocat de Frédéric Dichamp, un militaire irradié lors d’une mission en Bosnie en 1994, s’inquiète du fait que l’armée belge semble vouloir étouffer le dossier médical de son client et réfuter l’idée que certains de ses militaires ont été exposés aux conséquences de l’utilisation d’uranium appauvri.

« Nous nous heurtons à un mur de silence. L’Italie, l’Allemagne et la Grande-Bretagne ont reconnu que leurs militaires ont été exposés à l’uranium appauvri en Bosnie. L’Otan le reconnaît aussi. Ce n’est pas le cas de la Belgique, qui affirme que ses militaires n’ont pas été exposés », a expliqué l’avocat Jean-Pierre Jacques.

« Le pire, c’est que la commission nous demande de prouver que Frédéric Dichamp a été exposé et que son cancer n’est pas lié à une autre cause. C’est un peu comme si on demandait à tous les employés de la centrale de Fukushima de prouver qu’ils ont bien été irradiés lors de l’explosion de cette centrale », a-t-il ajouté.

Depuis l’initiation de la procédure devant la commission chargée d’attribuer une pension de réparation, Frédéric Dichamp et son avocat ont l’impression de se heurter à un mur.

« Le 13 mars 2012, nous avons fait appel de la décision initiale qui attribue seulement 15% d’invalidité, en dehors de la problématique du cancer. Mais depuis cette date, nous sommes sans nouvelles officielles de la commission d’appel. Mon client affirme par ailleurs qu’il fait l’objet de certaines manoeuvres de chantage l’incitant à renoncer à son appel », a précisé l’avocat.

Le dossier de Frédéric Dichamp est analysé par le SPF Défense, lequel possède ses propres structures et organismes qui décident d’octroyer des pensions. La procédure est lourde.

Selon Me Jacques, le SPF Défense se moque de ses militaires malades. « Nous avons le sentiment que la Belgique refuse d’entendre parler d’un cancer lié à un accident en Bosnie. Elle affirme que les cancers de ses militaires sont liés à d’autres facteurs. C’est d’autant plus perturbant que d’autres pays ont reconnu l’existence du syndrome des Balkans et ont indemnisé leurs militaires. Mais le SPF Défense semble en faire une question de principe », estime Me Jacques.

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