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Michelle Martin n’a jamais exprimé le moindre regret

Michelle Martin n’a jamais exprimé le moindre regret pour les actes qu’elle a commis, déclare jeudi l’un de ses cousins dans le magazine Paris Match.

Le témoin déclare que Michelle Martin, bien qu’ayant été « étouffée » durant son enfance par la « pression psychologique » de sa mère et ne connaissant « pas grand chose à la vie quand elle est tombée dans les griffes de Dutroux », est passée de « manipulée » à « manipulatrice ».

En 1992, alors qu’elle venait de sortir de prison après avoir été condamnée pour des faits d’enlèvements et de séquestration déjà commis avec Dutroux, « elle m’avait semblé être complètement déconnectée de la réalité, sans aucun sens de la gravité de ce qui avait été commis », affirme son cousin. « Elle blaguait, elle riait. Ce n’était clairement pas un sujet de préoccupation. »

Après son arrestation en 1996, « je n’ai pas entendu un mot de compassion pour les victimes. Pas de larmes, sauf pour elle-même. Surtout pas d’autocritique. Dans son discours, la victime, c’est elle (…) De fait, je n’ai pas parlé à une femme déstabilisée et fragilisée qui avait perdu la tête. Au contraire, cette Michelle de l’après 1996 m’a semblé déterminée dans l’organisation méthodique de sa défense. Laquelle consistait à répéter à l’envi qu’elle n’était en rien responsable de toutes les horreurs qui avaient eu lieu (…) Elle ne se sentait pas coupable. »

Le cousin de Michelle Martin n’a plus de contacts avec elle depuis le procès d’Arlon, en 2004. La porte n’est pas totalement fermée, précise-t-il, mais il faudrait qu’elle prenne « enfin la mesure de la gravité de ses actes, qu’elle exprime de vrais regrets, ces mots de repentir que je n’ai jamais entendus dans sa bouche. J’exigerais surtout qu’elle dise enfin toute la vérité ».

Les affaires de Michelle Martin à Malonne depuis 2001

Michelle Martin était en contact avec les Clarisses depuis le début des années 2000, a également déclaré son cousin. Les soeurs visitaient la détenue en prison et ses meubles ont été acheminés au couvent de Malonne dès 2001, précise-t-il. « Je suis bien placé pour savoir que les contacts de Michelle avec les Clarisses sont anciens », a-t-il dit.

« A la mort de sa mère, en janvier 2000, Michelle m’a demandé de gérer la succession. Elle a renoncé à l’immeuble en faveur de ses enfants. Cependant, un certain nombre de meubles, d’appareils électro-ménagers et autres objets sont restés sa propriété. Un an après le décès de ma tante (…), j’ai emporté ce qui lui appartenait au couvent de Malonne. C’est Michelle qui m’a donné l’adresse. Cela se passait donc en 2001, bien avant le début du procès d’Arlon. Michelle m’a dit qu’elle recevait un soutien moral de ces religieuses qui la visitaient en prison. Je suis arrivé au couvent avec une pleine camionnette. On m’a demandé de tout déposer dans un grenier. »

Le 28 juillet dernier, les Clarisses avaient tenu à « démentir la rumeur » de l’arrivée de Michelle Martin dans leur couvent de Malonne. Trois jours plus tard, les religieuses expliquaient dans un communiqué qu’elles avaient « longtemps mûri leur décision ». Dans cette deuxième version, l’hébergement de la potentielle libérée conditionnelle aurait été envisagé en 2011, après que les avocats de l’ex-femme de Marc Dutroux leur auraient fait part de « l’impasse » dans laquelle se trouvait leur cliente, vu le refus des autorités françaises de l’accueillir sur leur territoire.

Les soeurs clarisses restent prêtes à accueillir la détenue

Le père d’une des victimes de Marc Dutroux et Michelle Martin avait affirmé mercredi que la soeur abbesse s’était dite prête à rediscuter le cas avec les autres soeurs et à refaire un vote. Paul Marchal et sa femme étaient allés rencontrer Soeur Christine pour lui expliquer « qui était vraiment Michelle Martin ».

Les soeurs clarisses « s’en tiennent au communiqué qu’elles ont diffusé le 31 juillet » et dans lequel elles expliquaient leur décision d’accueillir Michelle Martin, l’ex-femme de Marc Dutroux, admissible à la libération conditionnelle si elle peut être accueillie au couvent des Clarisses à Malonne, a indiqué à l’Agence Belga le porte-parole des évêques, le père Tommy Scholtès.

« Je leur ai demandé ce qu’il en était de leur décision après avoir lu ce qu’on disait sur les sites internet et elles m’ont répondu qu’elles s’en tenaient à leur communiqué du 31 juillet », explique le père Scholtès. Les soeurs maintiennent leur volonté d’accueillir la condamnée dans leur couvent.

Le Vif.be, avec Belga

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