Karel Van Eetvelt, CEO de l'Unizo © BELGA PHOTO NICOLAS MAETERLINCK

« Michel Ier n’en fait pas assez »

Pierre Havaux
Pierre Havaux Journaliste au Vif

Karel Van Eetvelt, le patron des patrons des puissantes classes moyennes flamandes, l’Unizo, juge les réformes engagées par la coalition suédoise encore trop timides. Et dénonce la manoeuvre syndicale de déstabilisation du gouvernement.

Le Vif/L’Express : Les gens craignent pour leur portefeuille, la colère gronde, la rue s’échauffe. A tort ou à raison ?

Karel Van Eetvelt : Je comprends que l’inquiétude des gens cherche une voie pour s’exprimer. Que les syndicats informent, qu’ils organisent des manifestations, pas de problème. L’Unizo aussi a déjà organisé des actions pour défendre les intérêts des indépendants et des entrepreneurs. Mais ici, je ne comprends pas la manière. Il s’agit de manifestations politiques ou de mouvements de grève qui visent à faire chanter les entrepreneurs, afin qu’ils fassent à leur tour pression sur le gouvernement pour qu’il recule sur ses décisions. Quand je vois la différence entre la manière dont la N-VA menait l’opposition au gouvernement Di Rupo et la façon dont le PS et le CDH s’en prennent à la coalition suédoise : ici, quelle violence dans les propos ! Je dis : danger ! Gare à la fracture entre le nord et le sud du pays.

La Flandre serait-elle plus raisonnable ?

Au nord du pays, les gens sont aussi inquiets et mécontents. Mais ils sont conscients de la nécessité de faire un effort, qu’il faudra travailler un peu plus pour améliorer le bien-être ; 30% des électeurs flamands ont voté pour la N-VA et son programme qui était pourtant dénoncé comme asocial. Ces électeurs savaient donc ce qu’ils voulaient, et ils veulent effectivement s’en sortir.

A l’inverse des Wallons ?

J’ai l’impression qu’ils ne sont pas informés de la même manière. Nous vivons dans un beau pays, vraiment très social, très socialiste même. Mais il faut en sortir pour s’en rendre compte. J’espère que nous préserverons aussi ce modèle social pour nos enfants. Mais cela a un prix.

Exorbitant, aux yeux de certains…

Allons donc ! Les changements annoncés sont vraiment modérés. Les syndicats, relayés par certains médias, essaient de dramatiser les choses. Est-il nécessaire de prendre des mesures ? Oui, bien sûr. Il est d’ailleurs déjà trop tard, il y a quinze ans qu’il aurait fallu commencer à bouger.

Ce gouvernement n’en ferait-il pas assez ?

Il agit au maximum de ce qu’il peut faire, compte tenu des circonstances. Il tente d’ouvrir la voie à des réformes structurelles. Mais ce n’est effectivement pas assez.

Parler de gouvernement d’ultra-droite, c’est une foutaise de gauche ?

Comparez le programme de la coalition suédoise à la politique de Margaret Thatcher dans les années 1980, et vous verrez la différence ! Dois-je supposer qu’avant Michel Ier, c’était de l’ultra-gauche au pouvoir ?

L’intégralité de l’entretien dans Le Vif/L’Express de cette semaine

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