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Mgr Léonard marche avec les jeunes anti-avortement

Qui sont les jeunes organisateurs de la « Marche pour la vie », prévue ce dimanche à Bruxelles et soutenue par Mgr Léonard ?

« Si nous avons pu naître, pourquoi pas d’autres ? », s’était exclamé, l’an dernier, Mgr Léonard, lors de la première « Marche pour la vie ». L’archevêque de Malines-Bruxelles a confirmé sa participation à la 2ème édition de cette manifestation, organisée ce dimanche 27 mars au départ de place Royale, à Bruxelles, par un groupe de jeunes wallons et flamands. Mais qui sont ces étudiants cathos, qui se présentent comme la génération des « survivants », parce qu’ils auraient pu, eux aussi, « être victimes d’un avortement », comme ils le disent ?

Antony Burckhard est francophone. Michel De Keukelaere est flamand. Tous deux ont 22 ans et se sont connus, en 2008, aux Facultés universitaires N.-D. de la Paix, à Namur. Avec d’autres étudiants, ils ont lancé, cette année-là, un journal estudiantin, Le Cri du Kot. Leur croisade ? La défense des valeurs chrétiennes et, surtout, le combat pour la vie. En clair, la remise en cause de la loi Lallemand-Michielsen sur l’IVG, adoptée le 3 avril 1990. « J’aurais pu ne pas être là, assure Antony. Un médecin avait conseillé à ma mère d’avorter parce que sa grossesse s’annonçait difficile. On estime que pas moins de 300 000 avortements ont été pratiqués depuis 1990. Il y en avait 10 000 par an il y a vingt ans, pour près de 19 000 par an aujourd’hui. »

Michel, le jeune flamand, a, lui, été sensibilisé à la question en découvrant, sur le site pro-life d’un centre de bioéthique américain, des photos de foetus déchiquetés lors d’un avortement. « J’ai été très choqué, j’en ai parlé autour de moi, à la KULeuven, où j’étudie actuellement. En janvier 2009, nous avons été enthousiasmés par la Marche pour la vie organisée à Paris, à laquelle participaient de nombreux jeunes. Nous avons décidé d’organiser une marche similaire à Bruxelles avec l’aide de copains issus de plusieurs universités du pays. La première édition, l’an dernier, a rassemblé plus de 1 600 personnes, selon la police. C’est un début et nous n’avons pas bénéficié du battage médiatique de la manifestation SHAME de janvier 2011. »

Cette fois, des cars affrétés depuis plusieurs villes de Wallonie sont prévus et un car au moins fera le trajet Paris-Bruxelles. Des militants pro-vie irlandais, italiens et néerlandais seront de la partie, tout comme Mgr Léonard et de nombreux religieux. Objectifs : relancer, dans la foulée des Etats-Unis, le débat sur l’avortement, faire campagne sur les traumatismes post-IVG, prôner un soutien financier aux femmes enceintes… La nébuleuse des groupuscules pro-vie soutient la manifestation, à laquelle participeront aussi des militants intégristes, extrémistes de droite et nationalistes flamands. Que pensent les organisateurs de la « Marche pour la vie » de la présence de ces activistes ? « Il y a des extrémistes dans toutes les causes, estiment nos jeunes interlocuteurs. Nous, nous souhaitons seulement qu’on puisse débattre librement de l’avortement sans être aussitôt taxés d’extrémistes. »

Olivier Rogeau

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