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Meurtrier présumé du superviseur de la STIB libéré : incompréhension générale

Le parquet de Bruxelles a confirmé jeudi la libération sous conditions d’Alexandre V.E., le meurtrier présumé du superviseur de la STIB. La chambre du conseil avait déjà décidé de le libérer le 11 mai dernier mais le parquet avait interjeté appel contre cette ordonnance devant la Chambre des mises en accusations.

La juge d’instruction, par mainlevée du mandat d’arrêt, a finalement ordonné le 21 mai dernier la libération d’Alexandre V.E., inculpé de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. La juge d’instruction en charge du dossier n’a, par ailleurs, pas estimé opportun d’aviser la famille de la victime de sa décision.

Selon Me Laurent Kennes, avocat d’Alexandre V., les conditions de libération de son client sont strictes puisqu’il ne pourra pas quitter son domicile entre 20h00 et 8h00 et devra être suivi sur le plan psychologique. Il devra également retrouver un emploi et ne pourra pas quitter le territoire belge.

Incompréhension de la famille

La famille d’Iliaz Tahiraj réagit avec incompréhension et indignation à la suite de la libération d’Alexandre V. E., a fait savoir l’avocat de la famille, Maître Sven Mary. « La famille a perdu toute sa confiance dans le système juridique », explique l’avocat, qui dénonce le manque de communication dont le parquet et le service d’aide aux victimes font part.

« La famille m’a dit hier qu’elle avait eu vent de sa libération et j’ai contacté l’avocat du meurtrier présumé pour en avoir la confirmation », poursuit-il. « Apparemment, la chambre du conseil a d’abord ordonné sa libération, le parquet avait ensuite interjeté appel, et c’est alors que le juge d’instruction l’a libéré ». L’avocat suppose qu’il y avait des raisons sérieuses pour libérer Alexandre V. E., « que je ne connais pas et que je ne peux donc critiquer. Ce qui me dérange, c’est le manque total de communication dans ce dossier. »

S’il n’existe pas de procédure qui oblige à tenir informées les victimes au sujet de la libération d’un suspect, Maître Sven Mary estime qu’une exception aurait pu être faite dans ce dossier. « Le parquet et le service d’aide aux victimes auraient pu faire un effort pour tenir la famille au courant dans un dossier aussi délicat. Il était suffisamment connu que nous nous étions constitués partie civile », conclut l’avocat.

La CGSP ne comprend pas, la STIB s’étonne

La CGSP dit ne pas comprendre. De son côté, la STIB prend acte « avec étonnement », ajoutant que cette décision judiciaire n’autorise pas de recours de la part des parties civiles.

« Sans pour autant s’immiscer dans les prérogatives de la justice, la CGSP ne comprend pas cette mesure alors que la mort de notre collègue a suscité émoi et incompréhension tant au niveau du personnel que des utilisateurs des transports en commun, ainsi qu’auprès des citoyens », souligne Yves Depas, secrétaire fédéral CGSP pour le secteur Tram-Métro-Bus, dans un communiqué.

La STIB, quant à elle, « convaincue de la responsabilité particulière qui lui incombe en raison du fait qu’elle était l’employeur de la victime », confirme dans un communiqué distinct « sa détermination sans faille de collaborer à l’enquête pour aboutir le plus vite possible à un procès en vue d’une condamnation de l’auteur des faits devant le tribunal et de l’obtention de réparations envers les victimes de cet acte odieux. »

Iliaz Tahiraj est décédé le 7 avril dernier à Bruxelles, après avoir été frappé par l’intéressé dont l’une des connaissances avait été impliquée dans un accident avec un bus de la société de transports en commun. L’agresseur avait été placé sous mandat d’arrêt et inculpé pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner.

Le Vif.be, avec Belga

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