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Menace terroriste: quelles mesures de sécurité dans les écoles ?

Le Vif

Les crèches et écoles maternelles, primaires et secondaires, tout comme les hautes écoles et universités resteront fermées ce mardi a annoncé le Premier ministre Charles Michel. Quelles sont les mesures concrètes prises pour assurer la sécurité des élèves et du corps professoral dès que les établissements rouvriront leurs portes demain, mercredi ?

Le niveau de la menace est maintenu à 3, sur une échelle de 4, sur l’ensemble de la Belgique et à 4 sur le territoire de la Région bruxelloise. En vertu de la décision prise lundi, « les écoles seraient rouvertes à partir de mercredi, moyennant des mesures de sécurité complémentaires« , a indiqué Charles Michel.

Les écoles, cibles potentielles des terroristes ?

Selon le ministre-président bruxellois Rudy Vervoort, les écoles ne sont pas répertoriées comme cibles potentielles par l’Ocam, l’Organe de coordination pour l’analyse de la menace.

« Les élèves constituent la priorité des priorités même si les écoles ne constituent pas une cible particulière. Mais il y a une logique de précaution à prendre étant donné le degré élevé qui pèse sur Bruxelles », a indiqué le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles Rudy Demotte.

Pourquoi garder les écoles fermées ce mardi ?

Partant du principe de précaution et afin de pouvoir les sécuriser au maximum, il a été décidé de ne les rouvrir qu’à partir de ce mercredi.

Il a été demandé à la Fédération et la Région bruxelloise de faire un inventaire des moyens qu’il convenait de mobiliser à leur sens pour encadrer les écoles. Un délai d’environ 24 heures est nécessaire au fédéral pour mettre en oeuvre ces moyens, c’est la raison invoquée par les autorités pour justifier la réouverture des écoles seulement ce mercredi.

Les bourgmestres des six zones de police bruxelloises ont aussi fait état de la nécessité de mobiliser 288 policiers fédéraux supplémentaires, mais ce chiffre n’a pas été validé par le gouvernement fédéral qui fait valoir la possibilité de jouer sur les shifts horaires au sein de la police et entre la police et l’armée pour maximaliser l’efficacité de l’opération.

Quelles sont les mesures de sécurité mises en oeuvre ?

L’OCAM a fait valoir trois points d’analyse: l’accès aux écoles, la mise en place de plan d’urgence et d’évacuation.

Joelle Milquet, la ministre de l’Education a adressé ce lundi aux directions des écoles primaires et secondaires un courrier détaillant les mesures à prendre pour assurer la sécurité lors de la réouverture de l’ensemble des établissements bruxellois.

Surveillance renforcée, écoles fermées pendant les cours

  • Une personne capable d’identifier chaque élève et chaque parent sera chargée de surveiller chaque accès de l’établissement au début et à la fin des cours. Il est même conseillé de ne laisser qu’un seul accès possible aux élèves et de faire surveiller celui-ci en permanence. « Ces responsables doivent signaler tout évènement suspect (personne, objet, véhicule, attitude, etc.). » Ils doivent disposer d’un moyen de communication (GSM) pour alerter au plus vite les services 101 ou 122. Dans certaines écoles, les horaires d’ouverture des différents entrées seront réduits, les élèves ne pouvant se présenter avant leur ouverture. Toutes les portes des écoles seront fermées pendant les cours.

Les rassemblements limités

  • La ministre demande aux écoles à « limiter au maximum les rassemblements de personnes devant l’école durant toute la journée et réguler les flux ». Les écoles sont aussi priées « d’éviter ou de limiter au maximum les sorties d’élèves permises, tant notamment pendant l’heure de midi que pendant les heures d’étude ». Les élèves sont aussi priés de ne pas stationner devant les établissements.

Communication rassurante vers les parents et élèves

  • Les écoles sont aussi invitées à prévoir, à destination du personnel, des parents et, le cas échéant, des élèves du secondaire, « un courriel ou SMS reprenant, dans des termes rassurants, les mesures de prévention principales les concernant spécifiquement et directement et à mettre en oeuvre dans l’établissement ». Un courrier envoyé aux parents que nous avez pu consulter tente de rassurer au maximum parents et élèves en indiquant « que ces mesures sont plus prises dans un esprit d’apaisement – La menace sur notre école n’est pas réelle et la police s’est montrée plutôt rassurante. Des passages policiers sont d’ailleurs prévus dans le même objectif. » L’établissement en question ajoute que ces dispositions sont prises jusqu’au lundi 30 novembre inclus et qu’une prolongation sera envisagée si nécessaire.

Création de « safe rooms »

  • Sur le plus long terme, une autre mesure envisagée par la ministre est la création de ce qu’on appelle des « safe rooms » ou « panick rooms », soit des pièces sécurisées où professeurs et les élèves pourraient se réfugier en cas d’incident.

Enfin, Rudy Demotte a également souligné l’importance d’accompagner les élèves à travers une mission pédagogique lors de la reprise des cours après 48 heures de suspension liés à la menace terroriste.

Pour toute information, les parents et les enseignants peuvent appeler le 0800/20.000 ou se rendre sur www.enseignement.be.

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