© BELGA

Menace terroriste: pas d’agents supplémentaires mais 200 militaires pour le métro bruxellois

Les équipes supplémentaires qui interviendront à partir de demain mercredi pour la surveillance du métro ne seront finalement pas constituées de policiers mais de militaires, a-t-on appris au cabinet du ministre fédéral de l’Intérieur Jan Jambon. Il s’agira de 200 militaires qui viendront s’ajouter à la police des chemins de fer et aux agents de sécurité privés.

Le Premier ministre Charles Michel a annoncé lundi que, bien que la menace restait inchangée, au plus haut niveau à Bruxelles, le métro serait à nouveau opérationnel à partir de mercredi, le rétablissement de la circulation se faisant probablement de façon progressive.

Mardi, le cabinet Jambon renvoyait à la Stib pour les questions de la remise en circulation des rames. C’est à la Stib à communiquer notamment quelles stations seront réouvertes mercredi, a-t-on indiqué.

Différentes pistes sont sur la table pour assurer la sécurité des usagers. La Stib travaille déjà en temps normal avec des agents privés de surveillance. Par ailleurs, la police des chemins de fer atteindra sa capacité maximale. Enfin, 200 militaires seront déployés en complément. Ils opèreront essentiellement des missions de protection statiques au niveau des bouches de métro et, éventuellement également, sur les quais. Il n’est en principe pas prévu que les militaires accompagnent les voyageurs dans les rames.

Cet appel aux militaires permet à la police fédérale de libérer de la capacité au profit de la surveillance des écoles bruxelloises. Cette surveillance des écoles s’effectuera donc en l’absence de militaires, a souligné le porte-parole du ministre Jambon. Selon lui, tout sera mis en place pour assurer cette surveillance des écoles même si le puzzle n’est pas encore complet. « Les bourgmestres bruxellois ont demandé 288 agents en plus des équipes locales, il les auront », a-t-il assuré.

Concrètement, des agents originaires des quatre coins du pays prendront le chemin de Bruxelles. Certaines zones ont toutefois fait savoir qu’elles n’avaient pas la possibilité d’envoyer des hommes en renfort à Bruxelles. Le cabinet Jambon comprend cette situation. « Nous n’allons mettre aucune zone sous pression », a argumenté le cabinet Jambon.

Le ministre-président bruxellois, Rudi Vervoort, avait souligné lundi soir que les écoles ne sont pas répertoriées comme cibles potentielles par l’Organe de coordination et d’analyse de la menace (OCAM). Leur fermeture était une mesure de précaution, pour trouver le temps d’assurer la sécurité au moment de l’arrivée et du départ des élèves.

On compte plus de 500 implantations scolaires francophones dans la Région-Capitale. A cela, il faut ajouter 162 écoles maternelles flamandes, 146 écoles primaires flamandes et 58 écoles secondaires flamandes sans statistiques possibles sur le nombre d’implantations.

Côté francophone, on dénombre 323 écoles dans l’enseignement fondamental pour 366 implantations, 110 établissements de l’enseignement secondaire sur 144 implantations, et 52 écoles spécialisées et 19 implantations.

Le renforcement de la sécurité des trains internationaux est à l’étude

Le renforcement des mesures de sécurité sur les lieux de départ et d’arrivée des trains internationaux à grande vitesse est à l’étude, ont indiqué mardi la ministre fédérale de la Mobilité Jacqueline Galant et la SNCB, après que la France eut annoncé l’installation de portiques de sécurité pour le Thalys.

Des contrôles supplémentaires des passagers et des bagages sont à l’étude, confirme-t-on au cabinet de Jacqueline Galant. La ministre MR avait fait un déplacement en septembre en Espagne pour y constater les mesures prises après les attentats de la gare d’Atocha, à Madrid en 2004.

« C’est la qualité (des mesures) qui doit prévaloir », commente-t-on au cabinet Galant. On rappelle aussi que c’est la SNCB, en tant que gestionnaire des gares concernées, qui examine les options. L’entreprise ferroviaire confirme, se refusant à dévoiler les détails.

En France, des portiques de sécurité seront installés « avant le 20 décembre » dans les gares de Paris et Lille (nord) pour contrôler les accès au train Thalys, a annoncé la ministre des Transports Ségolène Royal, après les attaques djihadistes du vendredi 13 novembre (130 morts). Le train à grande vitesse Thalys, qui relie la France, la Belgique, les Pays-Bas et l’Allemagne, avait été victime d’une attaque déjouée par des passagers – notamment des militaires américains – le 21 août.

En Belgique, les passagers qui doivent prendre un train Thalys, TGV ou ICE au départ des gares de Bruxelles-Midi, Liège et Anvers-Central sont tenus de se présenter une demi-heure avant le départ pour se soumettre aux contrôles de sécurité renforcés, conséquence du niveau élevé de la menace terroriste.

Contenu partenaire