© Mémorial 1815

Mémorial de Waterloo : ses atouts, ses points faibles

Olivier Rogeau
Olivier Rogeau Journaliste au Vif

Le musée consacré à la bataille ouvrira ses portes dans un mois, juste avant le bicentenaire. Visite guidée en primeur.

A deux mois à peine du bicentenaire de la bataille de Waterloo, la revalorisation du site du hameau du Lion est toujours en cours : achèvement du « Mémorial 1815 », travaux de restauration et de scénographie de la ferme d’Hougoumont, chantier de l’ancien Hôtel du Musée où sera concentré le pôle restauration des lieux (brasserie, salle de séminaires et de conférences)…

Montant total des opérations : 40 millions d’euros, dont la moitié environ est consacrée au Mémorial. Enterré au pied de la butte du Lion et relié au Panorama, ce musée est encore une ruche bourdonnante, où l’on croise tous les métiers du bâtiment. Mais, promis juré, nous assure Claude Goelhen, l’architecte du projet, le lieu-phare des commémorations sera accessible au public dès le 22 mai 2015, soit un peu moins de quatre semaines avant le début des festivités.

Mémorial de Waterloo : ses atouts, ses points faibles
© Mémorial 2015

Une rampe en pente douce, que l’on emprunte au départ des nouveaux parkings, donne accès au musée. Il présentera une façade végétale et en verre, continuité verticale de la toiture-jardin qui fond le bâtiment dans le paysage. « L’idée est de conserver une vue dégagée sur la plaine, explique Goelhen. Il fallait éviter une concurrence visuelle avec la Butte du Lion et le bâtiment blanc du Panorama ».

En moins d’un an

Le musée de 5 700 mètres carrés abrite une scénographie conçue, en moins d’un an, par 7 sociétés belges associées au sein du consortium « La Belle Alliance ». Soit un budget de 6 millions d’euros, à charge du Commissariat général au Tourisme de Wallonie. Guidé par un soldat virtuel, le visiteur découvrira la mécanique qui a conduit à l’affrontement : contexte européen, idées nouvelles… Le parcours mène au bivouac de la veille de l’engagement : il fait nuit, l’orage se déchaîne. Tactiques, stratégies, mouvements de troupes sont clairement expliqués.

Au coeur de la bataille, le film panoramique (169 degrés, sur écran de vingt-cinq mètres de long) et « en 4D », réalisé par le cinéaste belge Gérard Corbiau, décevra quelque peu les spectateurs habitués aux effets spéciaux des productions américaines. Si les charges de cavalerie sont assez réussies, les images de synthèse montrant le déplacement des rangs de fantassins sont nettement moins convaincantes. D’une durée d’un quart d’heure, le film ne reprend que les principales phases de la bataille. Quant à la « quatrième dimension » vantée par les auteurs, elle relève plus du marketing que de la réalité : pas d’odeur de poudre, pas de fumée de canon et pas de tremblements du sol saisissants quand tonne le canon ou passent les chevaux.

Mémorial de Waterloo : ses atouts, ses points faibles
© Mémorial 2015

Tableaux « vivants »

A part un canon anglais et le squelette d’un soldat hanovrien retrouvé sur le site de la bataille, on voit peu d’objets de collection dans les salles, qui visent surtout, à coups d’animations multimédias, à donner une compréhension rapide des événements. Les reproductions de tableaux des guerres napoléoniennes, rendues « vivantes » (fumée des canons à Marengo et à Trafalgar, chute de neige au passage de la Bérézina…), font forte impression. Des uniformes de l’époque ont été reproduits à l’identique et l’on peut s’asseoir à la table du banquet des vainqueurs.

La visite peut alors se poursuivre dans le Panorama, immense fresque de la bataille réalisée en 1912, et sur la Butte du Lion. Les années fastes, près de 300 000 visiteurs défilaient annuellement sur le site. Les chantiers en cours ont réduit ce nombre de moitié. L’espoir des autorités locales et régionales est que le site puisse accueillir à l’avenir quelque 500 000 visiteurs par an.

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