Gérald Papy

Même l’économie ne parvient pas à départager Obama et Romney

Gérald Papy Rédacteur en chef adjoint

Le démocrate et le républicain peuvent puiser dans les derniers chiffres du marché de l’emploi des raisons de vanter la pertinence de leur programme. Le scrutin s’annonce des plus serrés.

Même les dernières perspectives économiques ne semblent pas devoir accorder un avantage déterminant à l’un ou l’autre des candidats à l’élection présidentielle américaine. Le scrutin de mardi s’annonce donc particulièrement serré (48 % pour Obama et 47 % pour Romney, selon un dernier sondage). Barack Obama et Mitt Romney peuvent en effet puiser dans les chiffres du marché de l’emploi du mois d’octobre, diffusés à la fin de la semaine dernière par le ministère du Travail, des arguments pour vanter leur candidature.

Pour le président sortant, le chiffre des créations d’emplois (170 000 mensuellement depuis juin) est une bonne nouvelle puisqu’il laisse entrevoir une reprise de l’économie. Un sentiment partagé par les observateurs qui jugent toutefois que le mouvement est trop timide : on est encore loin des 250 000 postes créés au début de l’année. Mais déjà le cercle des capitaines d’entreprise, logiquement favorable à Mitt Romney, connaît quelques défections en faveur du prétendant démocrate.

Pour le candidat républicain à la Maison-Blanche, l’augmentation, même légère, du taux de chômage (de 7,8 à 7,9 %) accrédite l’idée que le gouvernement actuel est impuissant à enrayer de façon profonde les effets de la crise et qu’un changement de cap s’impose. Mitt Romney a beau jeu de comparer ce diagnostic aux promesses mirifiques du président (combler un « trou » de 9 millions de jobs) à l’entame de son mandat.

Bref, le bilan économique des Etats-Unis ne parvient pas, lui non plus, à éclaircir de façon décisive l’issue du vote de mardi. Barack Obama peut regretter que les effets de la reprise ne soient pas suffisamment perceptibles pour rallier à lui un maximum d’indécis. Et juger dès lors que l’élection survient trop tôt. Tout comme, dans un autre registre, Mitt Romney peut regretter que le mouvement de colère face aux lacunes publiques dans la gestion de l’après-ouragan Sandy (la question de l’éventualité d’un prolongement de l’élection au-delà de mardi faute d’infrastructures en fonctionnement se posait lundi à New York) ne soit pas encore suffisamment virulent pour détourner les électeurs du « commandant en chef » Barack Obama. Ces contingences rappellent abruptement qu’une élection est une perception du sentiment de la population à un moment donné et que bien des aléas peuvent in fine venir influencer le choix des derniers hésitants.

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