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Martti Ahtisaari pour sortir la Belgique de l’impasse ?

Robert Mnookin, sépcialiste en négociations à l’Université d’Harvard, conseille à la Belgique de désigner un médiateur neutre et étranger au pays pour l’aider à sortir de la crise politique qu’elle connait. Il suggère Martti Ahtisaari comme candidat au poste.

D’après Robert Mnookin, éminent professeur à la Faculté de droit d’Harvard, seul un médiateur neutre pourrait aider la Belgique à sortir de l’impasse politique dans laquelle elle se trouve.

Lors d’une interview accordée à L’Echo, le spécialiste en négociations d’Harvard, a même suggéré celui qu’il présente comme le candidat parfait pour la tâche. Et c’est en la personne de Martti Ahtisaari, l’ancien président finlandais, qu’il voit une lueur d’espoir pour aider la Belgique à trouver un dénouement.

Ce dernier aurait une grande expérience en la matière et aurait déjà aidé bon nombre de régions et pays tels que la Namibie, Aceh ou encore le Kosovo.
« Je suggérerais de nommer un médiateur neutre, une personne qui ne soit ni Flamande, ni francophone. De préférence une personne étrangère à la Belgique, qui serait considérée comme neutre et n’aurait aucune ambition politique dans votre pays », a-t-il expliqué.

M. Mnookin parle d’un médiateur dont le rôle serait de faciliter les échanges et de susciter un soutien public en faveur d’un compromis. Un compromis qui se devra d’être assez réaliste pour qu’aucun des partis ne puisse se permettre de le refuser.

Le professeur américain relativise la portée du record du monde que détient la Belgique depuis ce jeudi.
« Cela montre simplement que lorsque tout se passe bien, le gouvernement national n’est pas absolument indispensable. C’est le statu quo qui s’applique alors. Évidemment, la donne peut changer en cas d’éclatement d’une crise. Mais l’économie continue de tourner. Beaucoup de choses sont déjà décentralisées en Belgique: les gouvernements locaux fonctionnent sous le gouvernement fédéral, le tout chapeauté par l’Union européenne ».
« La plupart des Américains ne savent absolument rien de ce qui se trame chez vous. Il n’y a pas d’images fortes à montrer à la télévision, aucun corps gisant, pas de violence: la situation est unique » confie Robert Mnookin à L’Echo.

Selon lui, les freins à la prospérité politique belge résident dans le trop grand nombre de parties prenantes, le constant changement des coalitions, et l’absence d’un leader charismatique capable de souder la nation.
« L’ensemble du système politique est ainsi fait que deux peuples y cohabitent séparément, sans véritable liant. Le pays peut-il se séparer? Oui, cela pourrait arriver dans les dix prochaines années.
Est-ce imminent? Non, la motivation manque encore », a-t-il conclu.

LeVif.be avec Belga

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