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Marie-Martine Schyns :  » On doit mettre l’égalité des réseaux scolaires sur la table « 

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

Inconnue au bataillon il y a six mois, la ministre francophone de l’Education, la CDH Marie-Martine Schyns, veut briser l’un des tabous historiques de notre enseignement. « En Flandre, c’est un ministre SP.A qui l’a fait ! », clame-t-elle.

Six mois que Marie-Martine Schyns (CDH), 36 ans, tente de se forger une place à côté des trois fortes têtes des gouvernements wallon et francophone : Marcourt (PS), Nollet (Ecolo) et Antoine (CDH). Inconnue au bataillon lorsqu’elle est devenue ministre francophone de l’Enseignement, le 6 juillet dernier, après la démission de Marie-Dominique Simonet pour raison de santé, cette proche du secrétaire d’Etat Melchior Wathelet a pour mission de prouver que la nouvelle génération humaniste a de l’avenir. Elle en est consciente : le CDH se trouve à un niveau historiquement bas si l’on se réfère aux résultats des élections provinciales de 2012. « Il y a certainement un enjeu en termes de compréhension de notre projet, reconnaît-elle. A nous de rappeler sans cesse que le centre, c’est un discours qui rassemble, la faculté de nouer des compromis, de bons gestionnaires… »

La défense du réseau libre

Malgré le peu de temps dont elle dispose, cette enseignante entend laisser une petite marque sur ce département-clé. Le credo est typiquement CDH : la défense du réseau libre. En ce début d’année, elle a déposé une note sur la table du gouvernement pour réformer de fond en comble le réseau de la Communauté française. Un monstre du Loch Ness scolaire. Objectif ? Scinder les fonctions de pouvoir organisateur et de pouvoir régulateur. Le ou la ministre ne cumulerait plus les deux fonctions. « On ne va pas peut-être pas tout finaliser d’ici la fin de la législature, mais ce sont de grandes options pour l’avenir, assure-t-elle. Je suis sûre que les quatre partis traditionnels peuvent se retrouver autour de ça. C’est une étape importante vers l’égalité des réseaux scolaires qui auraient des fonctionnements davantage semblables. »

Un premier pas dans ce sens a été franchi lors de la création en urgence de 13 000 nouvelles places dans les écoles de Bruxelles et de Wallonie, à la fin 2013. Un dispositif « spécifique, à durée limitée. Mais au-delà de ça, on doit oser mettre sur la table la question des réseaux, insiste-t-elle. Ce n’est pas un dossier de fin d’une législature, mais ce doit être inscrit dans la prochaine déclaration de politique générale. Le problème, ce ne pas l’existence des réseaux, mais plutôt leur financement. En Flandre, ils ont adopté une égalité de financement pour le réseau libre sans que l’on hurle à la rupture du Pacte scolaire. C’est pourtant le même Pacte que le nôtre. Et c’est un ministre SP.A qui l’a décidé ! ».

En attendant, elle espère engranger la réforme des titres et fonctions, actuellement sur la table du gouvernement. « Un dossier fondamental qui a nécessité quatre ans de travail et des centaines de réunion. Cela va simplifier le magma des titres requis: chacun saura exactement ce qu’il peut enseigner à la sortie de ses études. Cela va stabiliser les jeunes enseignants, réduire le nombre de barèmes et pourra jouer un rôle contre la pénurie des enseignants. Que ce dossier ne passe pas serait impossible à comprendre. » Chat échaudé craint visiblement l’eau froide.

« Le bilan de l’olivier est bon »

Marie-Martine Schyns défend l’olivier, cette majorité « de gauche » PS-CDH-Ecolo qui retrouve la cote dans les milieux progressistes au fur et à mesure que les attaques à répétition des réformateurs Charles Michel et Willy Borsus suscitent l’agacement. « Dans les dossiers liés à l’enseignement, nous avons toujours trouvé des solutions au sein de l’olivier et on a préservé l’essentiel dans un contexte difficile, constate-t-elle. Le budget de l’enseignement n’a pratiquement pas été affecté. Ce n’est pas rien ! Des dossiers wallons de longue haleine ont certes provoqué des tensions, notamment en matière d’aménagement du territoire, mais celles-ci étaient surtout provoquées par des mandataires locaux et des parlementaires. » Rideau.

L’intégralité du dossier dans Le Vif/L’Express de cette semaine

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