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Marianne Thyssen va quitter la vie politique active

Marianne Thyssen (CD&V), désignée par le gouvernement fédéral pour rejoindre la Commission européenne en 2014, a annoncé jeudi qu’elle quittera la vie politique active à l’issue de son mandat au sein de l’exécutif européen.

Première femme belge à obtenir un poste de commissaire, elle a notamment décroché depuis son entrée en fonction un accord sur la réforme de la directive sur le travail détaché, mais aussi oeuvré à la mise en place d’un socle européen des droits sociaux.

Née en 1956, Marianne Thyssen a travaillé pour l’organisation patronale NCMW (l’ancêtre de l’Unizo), dont elle fut brièvement secrétaire-générale. A ce poste, elle engagea le jeune Kris Peeters comme conseiller fiscal.

Dès 1991, elle est élue au Parlement européen, où elle siège sans discontinuer jusqu’en 2014. Elle y avait été élue pour la cinquième fois le 25 mai 2014, avec 340.026 voix de préférence, devancée seulement sur ce front par Guy Verhofstadt.

Dans les années 1990, elle siège dans la commission des Affaires économiques, monétaires et industrielles (ECON) de l’assemblée. Entre 2004 et 2009, elle est active dans la commission du marché intérieur, où elle participe aux négociations sur la directive services. La proposition controversée du commissaire Frits Bolkestein est alors largement amendée par le Parlement, à travers un compromis que Mme Thyssen considère comme « un jalon dans l’achèvement du marché intérieur ».

En 2008, elle se retrouve sous les projecteurs de la scène nationale belge, quand Kris Peeters et Yves Leterme lui demandent de prendre la direction du CD&V, alors encore le plus grand parti de Flandre. Le 15 mai, elle y est formellement élue avec 96% des voix.

Elle connait à ce poste des moments difficiles, avec notamment les démissions successives du Premier ministre Yves Leterme et des ministres CD&V Inge Vervotte et Jo Vandeurzen, à la suite de l’affaire Fortis.

En 2010, elle accepte de mener les troupes du CD&V aux élections législatives, après qu’Yves Leterme et son gouvernement durent une nouvelle fois démissionner, cette fois sur le dossier de l’arrondissement judiciaire et la circonscription électorale de Bruxelles-Hal-Vilvorde (BHV). Tête de liste au Sénat, elle ne peut empêcher une défaite aux élections. Dix jours plus tard, elle démissionne de la présidence, où Wouter Beke lui succède.

Après les élections de 2009, Marianne Thyssen rejoint une nouvelle fois la commission économique et monétaire. Dans le sillage de la crise financière, celle-ci doit traiter un volume sans précédent de projets législatifs censés réparer un cadre qui avait fait la preuve de son insuffisance. Marianne Thyssen joue un rôle de premier plan dans les négociations sur l’union bancaire.

Réélue en mai 2014, elle devait à nouveau siéger dans la commission ECON, mais les partis en ont décidé autrement. Elle a finalement rejoint l’équipe de Jean-Claude Juncker, où elle a décroché le portefeuille de l’Emploi et des Affaires sociales.

Durant son mandat de commissaire, Marianne Thyssen a notamment décroché un accord « équilibré » entre les Etats membres sur la délicate réforme de la directive du travail détaché. Une large majorité des ministres de l’UE se sont en effet rangés en octobre 2017 derrière sa proposition assurant que les travailleurs détachés aient droit au même paquet salarial que les employés locaux.

Elle a par ailleurs oeuvré à la mise en place d’un socle européen des droits sociaux, dont l’objectif est de conférer aux citoyens des droits nouveaux et plus efficaces. Reposant sur 20 principes, ce « pilier » des droits sociaux oriente les réformes en la matière.

Dans ce cadre, Mme Thyssen a entre autres déposé des propositions visant à revoir les règles européennes en matière de congés parentaux pour assurer à tous les pères européens 10 jours de congé de paternité et éviter que ces congés soient principalement pris par les mères.

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