Jean-Claude Marcourt © Belga

Marcourt: pas de filtre sans cadastre solide des médecins

Le ministre de l’Enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles, Jean-Claude Marcourt (PS), a clairement lié mardi toute introduction d’un filtre aux études de médecine en Fédération à l’instauration rapide par le fédéral d’un cadastre complet des médecins afin d’objectiver les besoins réels en praticiens.

« Il m’apparaît essentiel que les réflexions quant à l’accès aux études de médecine à partir de (la rentrée) 2015 soient menées concomitamment à la réalisation de ce cadastre solide et dynamique de l’activité médicale », a indiqué mardi le ministre, interrogé en commission du Parlement sur sa rencontre, il y a dix jours, avec la ministre fédérale de la Santé, Maggie De Block, au sujet des numéros Inami. Devant les députés, M. Marcourt a une nouvelle fois dénoncé, à l’aune de différents éléments, le hiatus qui existe selon lui entre les besoins médicaux et le contingentement fédéral des numéros Inami.

« Tant que les signaux dont nous disposons sont une pénurie ressentie sur le terrain, un afflux d’étudiants non-résidents qui pour la plupart repartiront une fois leur formation acquise, un import de médecins étrangers pour combler les manques conjugués de ces deux éléments, et une évolution de la pratique médicale eu égard au vieillissement de la population, l’adaptation des modes de vie des praticiens et l’effet de la pyramide des âges, nous ne pourrons adapter d’initiative notre dispositif relatif aux études du secteur de la santé », a-t-il averti mardi. « Si nous sommes rassurés pour les étudiants qui seront diplômés durant les prochaines années, la clé qui résoudra structurellement cette situation se trouve toujours bel et bien au niveau fédéral », a-t-il insisté.

Le MR dénonce « l’attentisme » de Marcourt sur l’instauration d’un filtre à l’entrée

L’opposition MR en Fédération Wallonie-Bruxelles a dénonce mardi « l’attentisme » du ministre de l’Enseignement supérieur, Jean-Claude Marcourt (PS), lequel a indiqué mardi également qu’il n’instaurerait de filtre aux études de médecine en Fédération que lorsqu’un cadastre « solide et dynamique » des praticiens serait mis en place par le fédéral.

« M. Marcourt ne consent à réfléchir à une solution que sur base des conclusions d’un cadastre dynamique qui est promis par Mme De Block pour mi-2015… Ce qui reporte une éventuelle mise en place d’un filtre dès la rentrée académique 2015-2016. C’est beaucoup trop tard! « , ont déploré les députés Jacques Brotchi et Olivier Maroy. Les réformateurs s’offusquent aussi des propos prononcés mardi en commission par le ministre, lequel a « rejeté toute la faute sur le fédéral », selon eux. « Que l’on sache, Mme De Block a fait en deux mois ce que ses prédécesseurs socialistes – M. Demotte et Mme Onkelinx – ne sont pas parvenus à faire en 11 ans! « , réplique le MR.

« Alors que je réclamais ce cadastre depuis 2006 à M. Demotte et depuis 2008 à Mme Onkelinx, M. Marcourt était alors bien moins loquace sur les responsabilités du fédéral sur ce dossier! », tacle encore Jacques Brotchi. « Par ailleurs, le MR est très inquiet quant à la qualité de la formation qui sera donnée dans le futur. On ne peut pas multiplier le nombre d’étudiants au chevet d’un seul malade, ni autour d’un seul maître de stage… Cela doit rester humain! « . Les réformateurs ont déposé devant le parlement de la Fédération un projet de décret visant à instaurer un examen d’entrée aux études de médecine et de dentisterie.

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