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Manifestation nationale : 45.000 manifestants présents à Bruxelles selon la police, 70.000 d’après les syndicats

Le Vif

La manifestation nationale organisée en front commun par les syndicats à l’occasion des deux ans du gouvernement Michel a réuni quelque 45.000 personnes, a indiqué jeudi en début d’après-midi la police de Bruxelles Capitale Ixelles. Les syndicats se félicitent, eux, de la présence d’environ 70.000 personnes.

Il s’agit de la quatrième manifestation nationale depuis l’arrivée du gouvernement Michel. Les deux premières avaient drainé 100.000 manifestants à Bruxelles alors que la dernière en date, en mai dernier, avait attiré 60.000 personnes.

Les manifestants dénoncent la politique « asociale » du gouvernement Michel, qui dirige le pays avec des mesures d’austérité comme le saut d’index ou la fin des 38 heures hebdomadaires. « Ce gouvernement est le plus antisocial des ces 30 dernières années », a lancé le président de la FGTB Rudy De Leeuw devant les manifestants rassemblés boulevard du Jardin Botanique à Bruxelles.

« La possibilité de mener une grève générale est ouverte », a ajouté le secrétaire général Marc Goblet. « Il nous faudra des actions plus dures pour faire en sorte que le gouvernement arrête de manquer de respect à l’égard des travailleurs. »

« Waar is de feestje? Pas ici »

« Waar is de feestje? », s’est demandé Marc Leemans, président national de la CSC, paraphrasant la chanson des supporters des Diables rouges. « Là bas », a-t-il répondu, pointant son doigt en direction de la rue de la Loi. « Waar is de feestje? Pas ici », a-t-il conclu.

« Tout va bien. Les gouvernements Michel et Bourgeois fêtent leur deuxième anniversaire avec toujours plus de cadeaux pour les employeurs. Hip Hip Hip Hourra. La fête, c’est chez eux, pas chez Caterpillar, Douwe Egberts, Axa où l’on connaît des drames sociaux et familiaux », a ajouté M. Leemans. « Mais pendant ce temps et malgré toutes ses mesures, le gouvernement perd encore 4,2 milliards d’euros. Où est passé notre argent? », s’est-il interrogé.

« L’austérité n’a pas relancé la croissance, ni le pouvoir d’achat et n’a pas créé de jobs », a pointé Anne Léonard, secrétaire nationale de la CSC, qui remplaçait Marie-Hélène Ska, malade. « La relance de l’économie passe par des investissements et des services publics forts », a-t-elle fait valoir, exprimant ses craintes de « coups dans la sécurité sociale pour laquelle tout le monde a cotisé ». « Le gouvernement n’a jusqu’à présent entendu que les marchés. Il doit maintenant entendre la voix de la rue. »

« Il faut agir autrement en faveur de l’emploi et du pouvoir d’achat »

« Il faut agir autrement en faveur de l’emploi et du pouvoir d’achat », a fait valoir jeudi Mario Coppens, président du syndicat libéral CGSLB, à l’occasion de la manifestation nationale organisée par le front commun syndical à Bruxelles.

« La politique du gouvernement ne fonctionne pas », a renchéri son homologue francophone Olivier Valentin. « Il existe pourtant des alternatives. Mais un parti du gouvernement (la N-VA, ndlr) préfère évoquer un deuxième saut d’index que de renforcer le pouvoir d’achat. Nous ne pouvons pas l’accepter. »

M. Valentin a également rappelé l’importance de la mobilisation syndicale. « Prenez la loi Peeters sur la flexibilité. Les discussions sont difficiles. Le gouvernement était venu avec un texte mal ficelé durant l’été. Aujourd’hui, certains membres de ce même gouvernement disant qu’ils n’en veulent pas. Ce projet, imposant la flexibilité de manière unilatérale, n’est pas acceptable. De plus, dire qu’il n’existe pas de flexibilité en Belgique, c’est faux. Mais celle-ci se négocie », a-t-il rappelé.

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