© Make Your Own Choice

« Make your own choice »: un nouvel outil pour voter informé

Stagiaire

Dans deux mois, un nouveau site sera lancé pour faciliter le choix des citoyens en vue des élections communales de 2018. L’ambition de la plateforme est de rompre avec les campagnes traditionnelles  » un peu moyenâgeuse par rapport à ce que font les jeunes aujourd’hui «  nous explique Cédric Henet, son créateur.

« Le constat de base, c’est qu’on a l’impression que les jeunes, et les moins jeunes, votent sans connaitre les programmes des candidats. Ce constat, on l’a d’abord fait sur nous-même. On vote pour des gens dont on entend parler ou pour des têtes de liste », déclare Cédric Henet, avocat au Barreau de Bruxelles et fondateur de Make Your Own Choice (MYOC).

L’ambition de la plateforme MYOC est de permettre aux citoyens belges de voter de manière informée : choisir un candidat sur base d’une réflexion de fond, menée en connaissance des programmes et des enjeux communaux.

Le principe de MYOC est simple : tous les candidats sont libres de s’inscrire sur le site, d’élaborer leur profil et de renseigner leur programme par thématiques. Ensuite, le citoyen n’a plus qu’à entrer le nom de sa commune pour les consulter et comparer les mesures proposées selon ses domaines d’intérêt.

Cette initiative citoyenne cherche donc à amener de la lisibilité dans les programmes politiques, mais aussi à les rassembler sur une même plateforme dont l’accès sera entièrement gratuit. L’objectif étant que les électeurs accordent leur voix à un candidat donc ils connaissent le projet au niveau communal.

Les fondateurs font le pari qu’ils pourront, même auprès des jeunes, « redonner de l’importance à la discussion de fond, aux programmes des candidats », de sorte que le vote ne se résume pas à un choix parmi différents visages exposés sur des panneaux de leur quartier.

Etre en phase avec les jeunes

Le public prioritairement ciblé par MYOC est celui des 18-35 ans, une génération que les politiciens ont plus de mal à atteindre avec les outils traditionnels. Affiches rapidement délavées, tracts aussitôt jetés, réunions citoyennes désertées, … « On a l’impression que la manière dont se passent les campagnes est un peu « moyenâgeuse » par rapport à ce que font les jeunes aujourd’hui » expose Cédric Henet. En passant notamment par les réseaux sociaux, MYOC « veut être un média plus en phase avec ce que font les jeunes, avec leurs usages quotidiens ».

« On propose un outil qui donne une visibilité pour tous les candidats de la même manière », ajoute son créateur. « C’est par exemple important pour les jeunes, justement, qui se présentent mais qui n’ont pas de budget de campagne, ou beaucoup moins important que les têtes de listes. Ça permet de court-circuiter les contraintes liées au budget de campagne« .

« Redonner du sens à la démocratie »

L’outil est pensé pour favoriser l’interactivité et la participation des électeurs au processus démocratique. Les citoyens auront la possibilité de soumettre une proposition d’intérêt communal qui sera adressée aux candidats. Les politiciens de la commune recevront une notification et pourront alors se positionner publiquement sur la question. De plus, chacun pourra s’exprimer sur les programmes présentés en « likant » ses mesures favorites.

Cela représente une opportunité pour réduire le décalage qui existe parfois entre citoyens et candidats. Ces derniers pourront plus facilement prendre conscience des thématiques qui touchent leurs électeurs.

Pas de censure

Toutes les listes officiellement déposées seront d’emblée encodées par l’équipe de MYOC, « mais si les politiciens ne s’inscrivent pas eux-mêmes, on ne pourra pas cliquer dessus. Ils n’auront pas de profil, pas de programme disponible » précise Cédric Henet. Ces profils reprendront la biographie des candidats, le nombre de mandats publics rémunérés et non rémunérés, les mesures phares, …

« L’ADN du projet, c’est vraiment de rester neutre, de ne pas intervenir sur le contenu. Après, il y aura quand même une certaine modération, en cas de contenus racistes, xénophobes, … la référence reste le Code pénal. On ne fera pas de censure. On trouve même que la censure est contre-productive : elle favorise le discours de victimisation de certains partis politiques. »

Horizon 2018, et après ?

Financé par une campagne de crowdfunding, ce nouvel outil sera officiellement lancé à la mi-avril, six mois avant les élections communales du 14 octobre. Le site devrait être accessible dans les trois langues du royaume, et les 589 communes de la Belgique seront couvertes.

« Si ça fonctionne bien, on l’adaptera pour les prochaines élections régionales et fédérales de 2019. Et on s’interroge sur le potentiel d’un outil comme ça pour les européennes ».

Aujourd’hui, l’équipe est composée des trois co-fondateurs, Cédric, Maude et Sacha, ainsi que six autres jeunes bénévoles. Une équipe que les créateurs aimeraient pouvoir rémunérer à terme, mais également agrandir de manière à structurer le travail et à pouvoir internaliser un maximum de leurs activités.

Oriane Renette.

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