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Magnette: « si le cdH avait un peu de dignité, il ferait démissionner ses ministres »

« Si le cdH avait un minimum de cohérence et de dignité, Benoît Lutgen ferait démissionner ses ministres » de la Fédération Wallonie-Bruxelles, a affirmé jeudi matin l’ancien ministre-président wallon Paul Magnette (PS) dans Matin Première. M. Magnette déplore « la crise institutionnelle, la quasi-paralysie à Bruxelles et en Fédération, et la désunion des francophones » qu’a provoquées la décision du président du cdH de ne plus gouverner avec le PS en Wallonie.

Paul Magnette, redevenu bourgmestre à temps plein de Charleroi, ne compte pas faire payer la décision de Benoît Lutgen aux échevins cdH de sa majorité communale. « Ils ne sont en rien responsables de la décision de leur président de parti », a-t-il constaté. « On fera de nouvelles alliances plus tard, après les élections communales de 2018. »

Le choix de Benoît Lutgen de débarquer son partenaire PS du gouvernement wallon pour former une nouvelle majorité avec le MR – opération qu’il peine à répéter à Bruxelles et en Fédération Wallonie-Bruxelles – était « irresponsable ». « Cela crée une crise institutionnelle, avec quasi-paralysie à Bruxelles et en Fédération, ça crée une désunion des francophones, c’est une très très mauvaise chose pour le sud du pays », commente le socialiste. « Benoît Lutgen l’a fait pour une seule chose: sauver son parti. C’est une manoeuvre politique d’un cynisme incroyable qui n’est très probablement qu’une étape avant l’absorption définitive du cdH par le MR. »

Interrogé sur la rentrée du gouvernement francophone, où PS et cdH continuent pour le moment à travailler ensemble, Paul Magnette ne s’est pas montré plus tendre. « Si au cdH on avait un minimum de cohérence et de dignité, Benoît Lutgen ferait démissionner ses ministres. C’est quand même incroyable de dire ‘on ne peut plus gouverner avec le PS’ mais de s’accrocher à tous les postes de pouvoir. »

Il constate aussi que le rapprochement du cdH et du MR « donne envie à une partie du cdH de se décomplexer complètement ». « Quand j’entends le ministre de l’Emploi (le MR Pierre-Yves Jeholet, ndlr) dire que les chômeurs sont des rentiers ou la ministre de l’Action sociale (la cdH Alda Greoli) dire qu’il faut en finir avec l’assistanat, ça me choque profondément, c’est un langage odieux. »

« Quand on voit dans le même temps le Premier ministre expliquer comme cela qu’il n’y aura pas de cadastre des fortunes parce qu’il faut respecter la vie privée, je pense que vraiment on n’a pas la même définition de ce qu’est un rentier. Pour moi, un rentier ce n’est pas quelqu’un qui cherche désespérément à trouver un emploi. Il est temps de revenir à une certaine décence dans le langage politique », a-t-il encore lancé.

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