Jean-Claude Marcourt, Paul Magnette, Rudy Demotte et Rudi Vervoort. © BELGA/Dirk Waem

Magnette: « Nous n’accepterons pas un quatrième ultimatum »

« Nous ne tolérerons pas d’ultimatum. Si on nous met un quatrième ultimatum, nous cesserons les négociations », a mis en garde mardi le ministre-president wallon Paul Magnette à son arrivée à la réunion intrabelge pour discuter de l’accord commercial UE-Canada (CETA).

Les ministres-présidents des entités fédérées (le ministre-président flamand Geert Bourgeois, le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles Rudy Demotte, le ministre-président de la Communauté germanophone Oliver Paasch) ont retrouvé vers 16h00 le ministre des affaires étrangères Didier Reynders au Palais d’Egmont pour faire le point sur un nouveau texte destiné « à répondre aux préoccupations de chacun ».

La réunion fait suite à des contacts de travail opérés mardi matin, où un texte « à consolider » à été élaboré. « Le but est de travailler, de voir quelles sont les demandes et les réponses de chacun », a indiqué à son arrivée Didier Reynders.

Paul Magnette a répété le souhait de la Wallonie de voir des tribunaux publics, et non des arbitrages privés, traiter les différends entre investisseurs et États. « On a déjà eu trois ultimatums, nous n’en tolérerons pas un quatrième, d’où qu’il vienne », a-t-il affirmé. « Si on nous met un quatrième ultimatum, nous cesserons les négociations. »

Le ministre-president a souligné qu’on « ne peut pas nous forcer à céder sous la pression et à passer outre le contrôle parlementaire », une étape qu’a également rappelée son homologue de la Fédération Wallonie-Bruxelles Rudy Demotte.

Tous les ministres-présidents des entités fédérées étaient présents à la réunion, de même que le ministre des Affaires étrangères, le représentant permanent de la Belgique auprès de l’UE et le conseiller diplomatique du Premier ministre.

Après la réunion de concertation de lundi, à la fin de laquelle Charles Michel a indiqué que la Belgique n’était pas en mesure de donner son feu vert à la signature de ce traité en raison du blocage de plusieurs entités fédérées, le Premier ministre a encore eu des contacts avec son homologue canadien Justin Trudeau et le ministre-président wallon Paul Magnette. Ce dernier a fait savoir qu’il y avait de nouveaux documents. Charles Michel a demandé, en tant que président du comité de concertation, d’organiser une nouvelle réunion afin d’étudier ces textes. Les différents gouvernements belges se sont dès lors penchés sur ces nouvelles propositions. Des experts ont examiné les textes avant la réunion prévue au niveau politique mardi à 16h00, a-t-on appris dans l’entourage du Premier ministre Charles Michel.

Le sommet de jeudi n’a pas encore été annulé, et le Premier ministre canadien Justin Trudeau est toujours attendu, sauf contre-ordre, demain/mercredi au Parlement européen a Strasbourg. À la Commission européenne, on refusait mardi midi de se fixer des échéances et on continuait à prôner la patience.

Les contacts avec la chancelière allemande Angela Merkel ont également visé à faciliter une solution, l’Allemagne ayant mené une réflexion très approfondie sur le CETA il y a plusieurs mois déjà, indiquait encore une source européenne.

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