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Magnette : « La Belgique est indissoluble et le plan Marshall doit s’étendre à Bruxelles »

Avant de quitter le gouvernement fédéral pour devenir bourgmestre de Charleroi, début décembre, le ministre PS affirme au Vif/L’Express que les liens économiques doivent être « beaucoup plus forts » entre la Wallonie et Bruxelles. Il estime aussi que la Belgique est « indissoluble ». Et propose de taxer certains produits chinois pour relocaliser l’économie.

« Moi, je pense que le plan Marshall doit devenir un projet commun de la Wallonie et de Bruxelles. Ce serait bien qu’il y ait des crédits bruxellois dans le plan Marshall. » Dans l’interview qu’il accorde au Vif/L’Express cette semaine, Paul Magnette, ministre fédéral en partance – il quitte le gouvernement pour devenir bourgmestre de Charleroi le 3 décembre – , plaide pour « des liens beaucoup plus forts entre la Wallonie et Bruxelles, sur le terrain de l’économie et du logement. »

Le bientôt ex-ministre des Entreprises publiques prône aussi un commerce mondial « régulé par des clauses sociales et environnementales. Je suis pour qu’on taxe lourdement les produits fabriqués en Chine, qui ne respectent pas les travailleurs et qui sont très polluants. Imposons des normes CO2 et des normes sociales. Cela relocalisera toute une partie de l’économie. » Sur l’avenir du pays, le socialiste martèle que « la Belgique est indissoluble. [Sa] disparition est un fantasme. J’ai consulté beaucoup de juristes : si on se trouvait dans l’obligation de chercher un plan B, comment s’en sortir ? Eh bien, il n’y a pas de voie de sortie ! C’est aussi simple que ça. »

Magnette estime que « personne n’a les moyens de provoquer la disparition de la Belgique. Tout le monde doit donc jouer le jeu du compromis. [Même si] le conflit communautaire fait partie de la Belgique. C’est un trait de son identité. Ce n’est pas une pathologie. » Mais, l’avancée inexorable de la N-VA ? « Le problème de la N-VA, rétorque le prochain mayeur carolo, c’est qu’elle a poussé trop vite. C’est un micro-parti d’opposition, très radical, devenu brusquement un grand parti. Il n’y a pas d’adéquation entre son poids électoral et la réalité du parti derrière. » Reste que « la N-VA, c’est un agrégat idéologique autour d’un patronat flamand moins porté sur le dialogue social, moins enclin au compromis et un peu plus nationaliste. Cela bouleverse tous les anciens équilibres. Parce que c’est plus à droite mais surtout parce que c’est hors-cadre. La N-VA n’est pas présente dans tous les outils de pilotage économique, la Banque centrale et autres. Elle est en dehors du système. » Enfin, sur les compétences des dirigeants fédéraux, Paul Magnette est catégorique : « On a un personnel politique de très haute qualité, un des meilleurs d’Europe. Vous pouvez mettre douze Prix Nobel autour de la table, ils auront les mêmes difficultés. »

L’intégralité de l’interview dans Le Vif/L’Express de cette semaine.

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