Maggie De Block © BELGA/Nicolas Maeterlinck

« Maggie De Block rend service au secteur pharmaceutique »

La ministre de la Santé publique, Maggie De Block (Open Vld), a adapté les règles de remboursement des médicaments, ce que critiquent les mutualités socialistes flamandes qui perçoivent la manoeuvre comme « un service rendu à l’industrie pharmaceutique », rapporte De Standaard mercredi. Le pendant francophone Solidaris a indiqué à l’agence Belga se ranger aux côtés de cet avis, regrettant la nouvelle mesure.

Lorsqu’une entreprise pharmaceutique demande un remboursement pour un médicament en faveur d’un groupe plus large que le nombre de patients initial, les assurances médicales négocient une baisse de prix sur le produit en question. Maggie De Block a cependant décidé que les prix ne pourraient plus être revus à la baisse.

L’adaptation des règles est, selon le cabinet, « un moyen de promouvoir l’accès des patients belges aux médicaments innovants ». Par exemple, pour un traitement contre le cancer de la peau qui s’avère également efficace pour les patients atteints d’un cancer du poumon, l’entreprise développant le produit pourra demander un remboursement pour le nouveau groupe complémentaire, sans que le prix ne soit négocié à compter du 1er juillet prochain.

En outre, il sera plus simple pour les entreprises d’avoir gain de cause au sein de la Commission de remboursement des médicaments (CRM) qui analyse tous les dossiers et en avise la ministre. Jusqu’à présent l’approbation de deux tiers de la commission était requise pour convenir qu’un médicament représente une réelle valeur ajoutée pour un groupe supplémentaire de patients, mais bientôt il faudra une majorité simple.

Les mutualités critiquent la manoeuvre: « les votes seront désormais anonymes. Il sera beaucoup plus simple pour le secteur d’influencer les membres de la commission de façon imperceptible », dénonce Paul Callewaert, président des mutualités socialistes

Le nouveau régime vise à empêcher que les institutions d’assurances ne bloquent le vote afin d’exiger plus de réductions, ce qui ne motive pas toujours les entreprises à introduire une demande de remboursement pour chaque médicament qui représente potentiellement une plus-value clinique, rétorque le cabinet. « Avec une majorité simple, les prestataires de soins et les académiciens pourront reconnaître la valeur ajoutée, sans le soutien des organismes d’assurances », souligne-t-il.

Le cabinet De Block a ajouté que la mesure n’aura aucun impact budgétaire, et « nous osons même penser qu’il sera probablement positif » car de plus importantes réductions de prix pourront être négociées pour d’autres médicaments.

Belga

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