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Lutte contre le radicalisme : « il faut aller de l’avant »

La ministre de l’Intérieur Joëlle Milquet (cdH) a plaidé mercredi, au lendemain du blocage au sein de la majorité sur son plan de lutte contre le radicalisme, à davantage de « cohérence » dans ce débat, et appelé les partenaires de la coalition à « donner un signal de leur volonté d’aller de l’avant ».

Interrogée mercredi après-midi en commission de l’Intérieur de la Chambre, la ministre humaniste a assuré que son plan global était prêt et qu’elle souhaitait le soumettre le plus vite possible devant le comité ministériel restreint. « J’attends le Premier ministre », a précisé Mme Milquet devant les députés.

Ce plan, dont certains aspects ressortissent aux entités fédérées, s’articule autour de différents axes, allant de la prévention au renforcement et la formation du personnel policier, en passant par une meilleure coordination entre services, ainsi qu’une adaptation du cadre législatif en la matière notamment.

« Nous avons un vide dans notre arsenal législatif », a pointé mercredi la ministre. « La loi sur les milices dit que toute personne qui participe à une milice interdite peut être poursuivie, mais la milice elle-même peut subsister », a-t-elle déploré en substance.

Pour la ministre de l’Intérieur, il pourrait ainsi être utile qu’un juge puisse à l’avenir décider de la dissolution d’organisations radicales incitant à la haine et la violence. « Nous ne parlons pas d’enfants de choeur », a ajouté Mme Milquet, qui veut également bloquer l’accès en Belgique « aux sites (internet) dangereux ».

Devant les députés, la ministre laissé transparaître un certain agacement face aux aléas politiques rencontrés par son projet qui divise les partenaires de la majorité papillon.

Face à ce blocage, et sous l’impulsion des chefs de groupes, la commission de l’Intérieur de la Chambre a décidé de procéder à de nouvelles auditions, celles de différents magistrats versés dans la lutte contre les groupements radicaux.

Les députés souhaitaient notamment pouvoir auditionner le procureur fédéral Johan Delmulle avant les vacances parlementaires qui débuteront le 21 juillet prochain.

Mais le président de la commission de l’Intérieur, Sigfried Bracke (N-VA), a indiqué mercredi après-midi que l’intéressé était déjà en vacances. Son audition ne pourra donc pas intervenir avant la rentrée parlementaire, à l’automne.

Le député Rachid Madrane (PS), tout en disant soutenir les objectifs de la ministre, a tenu mercredi à se distancier de la « stratégie » poursuivie.

Insistant sur la différence entre les idées et les actes, il a notamment appelé à débattre le temps nécessaire pour éviter toute décision précipitée que l’on pourrait regretter par après.

Le Vif.be, avec Belga

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