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Lutte contre l’homophobie : les autorités présentent le second volet du plan d’action

Le Vif

La Belgique a beau avoir pris la deuxième place d’un classement européen sur les pays « gay friendly », les efforts en matière de lutte contre l’homophobie doivent encore se poursuivre, estiment les ministres de l’Égalité des chances. La vice-Première ministre Joëlle Milquet et les entités fédérées ont profité de la journée mondiale du lutte contre l’homophobie pour présenter vendredi le second volet du Plan d’action interfédéral de lutte contre les discriminations homophobes et transphobes.

« Malgré l’arsenal anti-discrimination que nous avons mis en place à tous les niveaux de pouvoir, les préjugés persistent et l’homophobie perdure. Pire encore, l’homophobie tue », a déclaré la ministre wallonne de l’Égalité des chances, Eliane Tillieux.

Alors que jeudi l’ONG ILGA-Europe présentait la Belgique comme le pays le plus accueillant pour les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT), juste derrière la Grande-Bretagne, 2012 aura pourtant connu le premier meurtre pour motif homophobe dans notre pays. La victime était Ihsane Jarfi.

Dans leur combat contre l’homophobie, les autorités entendent s’attaquer aux « situations discriminantes structurelles ». « L’acceptation ou la stigmatisation des personnes LGBT est structurellement liée à la manière dont la législation, les instruments de politique et les institutions publiques forment notre société », explique-t-on. Plusieurs domaines seront visés, comme la famille, le logement ou encore l’asile et la migration.

La lutte contre les stéréotypes sera aussi renforcée par le biais de diverses actions à mener dans l’enseignement, dans les mouvements de jeunesse, sur les lieux de travail ou encore dans le sport. Pour le ministre flamand Pascal Smet, il est ainsi important d’utiliser le football, un « monde où il y a encore quelques défis à relever » en la matière, pour mener des politiques de sensibilisation.

En Wallonie, Mme Tillieux déposera la semaine prochaine un avant-projet de décret destiné à créer des Maisons Arc-en-ciel dans toutes les grandes villes. « Ces Maisons seront autant de points d’information et de lieux d’accueil pour toutes les questions relatives aux LGBT », précise la ministre.

Dans la capitale, un appel à projets sera adressé aux différentes maisons de jeunes de la Région. Une quinzaine de projets seront soutenus et formés par le Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme, a expliqué le secrétaire d’Etat bruxellois, Bruno De Lille. Ce dernier a insisté sur le fait que les actions de sensibilisation doivent être menées à tout niveau, y compris au sein même de la communauté holebi où des tensions ou stéréotypes sont parfois perceptibles entre les différentes orientations.

Des propositions pour lutter contre les discriminations des transgenres Lutter contre les discriminations à l’égard des transgenres figure également à l’agenda du Plan d’action interfédéral présenté vendredi à Bruxelles par les ministres en charge de l’Égalité des chances en Belgique. Le nombre de personnes transgenres est estimé à 1.000 dans notre pays, selon l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes, qui précise, dans un communiqué, que ces personnes « subissent plus fréquemment et plus violemment des discriminations fondées sur le genre ».

L’Institut, qui a formulé toute une série de recommandations à la ministre de l’Égalité des chances, Joëlle Milquet, est un des acteurs responsables du suivi du Plan.

En 2012, les plaintes de personnes transgenres représentaient presque 11% de la totalité des plaintes reçues à l’Institut. Les discriminations sont constatées dans tous les domaines: travail, éducation, médias, sécurité sociale, offre de biens et services…

L’Institut a donc proposé d’étudier une série de mesures pour répondre aux discriminations structurelles dont font encore souvent l’objet ces personnes en matière administrative. L’Institut a constaté que les personnes transgenres étaient confrontées à des faits de discrimination de la part des compagnies d’assurances dans le cadre de certains remboursements, de difficultés d’accès aux assurances ou de primes à payer.

Des propositions ont également été formulées pour les difficultés rencontrées actuellement en matière de santé ou autour de la mention du sexe sur les documents d’identité.

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