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Lutgen propose de construire sa première « nouvelle ville » de Wallonie à La Louvière

Le Vif

Neuf mois après avoir plaidé pour la construction de « nouvelles villes » en Wallonie, le président du cdH, Benoît Lutgen, a identifié mercredi neuf zones potentielles sur le territoire wallon, avec un premier projet concret localisé à La Louvière, ce qui ne plaît pas à tout le monde…

Selon M. Lutgen, cette « nouvelle ville », qu’il propose d’ériger sur 100 à 150 ha désaffectés situés à l’ouest du canal historique, entre le centre de la Louvière et Houdeng-Goegnies, pourrait accueillir 10.000 habitants au minimum.

S’appuyant sur d’autres projets déjà menés à l’étranger (Bilbao, Liverpool,…), l’objectif du cdH est de créer une « La Louvière-la-Neuve » avec 5.000 logements neufs, mais aussi des entreprises -voire un pôle de recherche universitaire- et tous les services nécessaires aux résidents (des crèches, des écoles, des maisons de repos, des infrastructures culturelles ou de santé), le tout à proximité d’un axe autoroutier (E42), d’une gare et d’une voie fluviale.

Le coût de ce projet est évalué à 1,5 milliard d’euros lesquels, suggère le cdH, seront financés à 20% par les pouvoirs publics (via notamment des fonds régionaux mais aussi européens) et à 80% par le privé. Les logements y seraient notamment vendus à un prix moyen de 200.000 euros.

« Ceci n’est que le premier rendez-vous. D’autres projets urbains (dans d’autres régions de Wallonie, ndlr) seront présentés dans les semaines à venir », a assuré M. Lutgen, précisant que le centre d’étude du parti (CEPESS) recherchait d’autres sites précis.

Les neuf zones identifiées ont été déterminées à l’aune de différents critères, principalement la proximité d’axes de communication (rail, route ou fluvial), l’existence de surfaces disponibles, la présence d’activités économiques, mais aussi l’évolution de la hausse de la population wallonne.

Selon les prévisions démographiques, la Wallonie devrait en effet compter 330.000 habitants de plus d’ici 2030. « Au rythme actuel de construction de logements, on n’arrivera pas à répondre à ces besoins. Il faut donc construire de nouvelles villes », avertit le président du cdH. « Des villes qui soient les plus humaines d’Europe et qui pourraient servir de vitrine pour la Wallonie. La Wallonie dispose de toutes les compétences pour cela ».

Pour les centristes, ces « nouvelles villes » wallonnes se devront de mélanger aînés et jeunes, offrir de l’emploi, mais aussi de la formation, des commerces. Tous les services collectifs (écoles, crèches,…) devraient en outre y être concentrés afin d’être accessibles « à moins de 10 minutes à pied ».

Cette concentration urbaine, poursuit M. Lutgen, génèrera d’importantes économies d’infrastructures et d’équipements collectifs (moins de dépenses en voirie, en énergie, en canalisations diverses,…), la poursuite de l’étalement actuel de l’habitat se révélant impayable à long terme, tant en frais de déplacement que d’infrastructures collectives.

Les besoins financiers globaux pour ériger ces « nouvelles villes » pourraient, en partie, être rencontrés en mobilisant une partie de l’épargne belge qui s’élève à 250 milliards d’euros, selon les voeux du cdH.

S’il est invité à former la prochaine coalition wallonne après le 25 mai, Benoît Lutgen a bien l’intention d’insérer cette nouvelle politique urbanistique dans la future déclaration de politique régionale (DPR), a-t-il précisé mercredi.

Un projet dédaigneux selon le bourgmestre de La Louvière

Le bourgmestre de La Louvière Jacques Gobert (PS) a réagi avec force au projet urbanistique évoqué par Benoît Lutgen. Jacques Gobert a estimé les propos du président du CdH « dédaigneux ».

M. Gobert a qualifié d' »outranciers et dédaigneux » les propos tenus par le président du CdH concernant un projet de nouvelle ville « La Louvière-La-Neuve » que Benoît Lutgen propose d’ériger dans une zone de 100 à 150 ha de terrains désaffectés située à l’ouest du canal historique du Centre. « Je suis heureux que le président du CdH se préoccupe de notre ville », a indiqué Jacques Gobert. « Mais je ne peux tolérer que La Louvière, cinquième ville wallonne, soit considérée comme une pièce de Monopoly. Nous connaissons actuellement une densité de population de 1.200 habitants/kilomètre carré alors que la moyenne wallonne est de 200. Je ne peux imaginer une ville nouvelle où il faudrait se marcher dessus pour se déplacer. L’emploi est par ailleurs un problème fondamental à La Louvière: comment donc imaginer que l’on puisse désaffecter une zone de potentiel développement économique pour y installer une cité dortoir? J’invite Benoît Lutgen à se rendre compte de notre réalité sur le terrain, à La Louvière », a conclu Jacques Gobert.

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