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Lutgen « affligé » par la musculation de ses partenaires du gouvernement

Le Vif

Le président du cdH Benoît Lutgen prône lundi une « révolution fiscale » pour la Belgique, tout en matraquant ses partenaires fédéraux PS et MR, accusés pour le premier de « laxisme budgétaire » et de volonté « d’étranglement des services de l’Etat » pour le second.

Interrogé dans le journal Le Soir sur l’ajustement budgétaire et les prises de position respective du PS et du MR, le président centriste se dit « affligé » par la musculation affichée par ses partenaires de gouvernement, « deux caricatures dangereuses », selon lui.

Face au défi budgétaire, il convient plutôt d’adopter des « mesures structurelles » et de revoir la « fiscalité lourde, complexe et qui ne favorise pas la création d’emplois » imposée aujourd’hui aux PME, aux indépendants et aux salariés, selon lui.

Ramener l’impôt des sociétés de 34 à 24%

Le cdH préconise dès lors de ramener l’impôt des sociétés de 34 à 24% « avec une simplification des niches fiscales -plus de 40 aujourd’hui- qui compliquent la lisibilité pour les citoyens et les acteurs économiques », juge M. Lutgen. Qui assène ce coup de griffe que Didier Reynders saura apprécier: « Notre système fiscal est incompréhensible, illisible, injuste, inefficace. C’est le résultat des douze années de gestion des Finances ».

Le président centriste entend également rediscuter « sans tabou » du régime des intérêts notionnels, « rustine suprême dans un système fiscal qui a pris l’eau de toutes parts ». Et M. Lutgen de s’inquiéter à cet égard du « stock des intérêts notionnels », à savoir la possibilité, selon lui, de reporter les déductions fiscales à plus tard, ce qui constitue au total un « stock de milliards déductibles », affirme-t-il.

« Ce qui risque d’arriver, c’est que quand la croissance reviendra, ces déductions seront mises en oeuvre, et les recettes pour l’Etat ne seront pas à la hauteur espérée… ».

S’il défend l’objectif de déficit de 2,15% du PIB pour 2013, Benoît Lutgen ne défend pas le retour à l’équilibre budgétaire promis par la Belgique pour 2015. « Ce qui importe, c’est de passer le plus vite possible sous les 2%, alors on retrouvera de l’oxygène. »

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