© Image Globe

Luc Gennart, le colonel qui part en guerre contre les flamingants

Le Vif

Emblème de la cause francophone, Luc Gennart, aujourd’hui échevin libéral à Namur, se dit prêt à affronter Bart De Wever et les « flamingants » en 2014. Carrément.

Par Sophie Mignon

Près de trois ans après sa sortie contre la flamandisation de l’armée, dont il a été écarté, et après la tempête médiatique qui a secoué la Grande Muette, le colonel Gennart a bâti une nouvelle vie. A peine décroché l’échevinat namurois des Voiries et du Développement économique en décembre dernier, la dernière recrue du MR dans la capitale wallonne rêve déjà d’autres horizons : aux élections de mai 2014, c’est au fédéral qu’il sera candidat.

« J’ai 54 ans et je ne peux pas aspirer à une longue carrière politique, relève Luc Gennart. J’ai à peine deux mandats qui se profilent d’ici mes 65 ans. J’ai eu un beau succès communal. Je peux apporter autre chose à mon parti. Donc, je vais me lancer. » L’ancien commandant de la base de Florennes autrefois chef de 1 300 hommes et candidat aux 2 200 voix, a très vite assis une certaine crédibilité. « Un échevin engagé et appliqué », salue le bourgmestre CDH Maxime Prévot. Et un homme humble, accessible et à l’écoute, selon ses proches collaborateurs. « Luc bénéficie encore de l’image très forte du colonel qui a défendu les intérêts francophones, souligne le député MR Denis Ducarme, membre de la commission Défense, soutien politique et ami du colonel depuis 2010. Et ce combat francophone, qui va au-delà de l’armée, nous continuerons à le mener, lui et moi. »

Profondément belge, antinationaliste flamand, parfait bilingue, Luc Gennart se dit donc prêt à affronter… Bart De Wever, le patron de la N-VA : « Mobiliser toute une population contre une autre, je trouve ça inacceptable. Les flamingants, je n’en ai rien à faire. Mais tous les Flamands ne sont pas des malades ou des mal foutus. Ensemble, Wallons et Flamands peuvent faire du bon travail, s’il y a des bases constructives et du respect mutuel », assène l’ancien pilote de chasse, qui se dit encore victime d’attaques personnelles du CD&V et de la N-VA en commission Défense.

« Mais nous ne devons pas envisager 2014 comme un match de boxe, ajoute l’échevin qui a refusé l’appel du pied du FDF, un parti qu’il juge pessimiste et dans une approche de cassure du pays. Nous, francophones, devons être patients et constructifs, sans nous laisser marcher sur les pieds, ni être sur la défensive. Il ne faut pas laisser la place à Bart De Wever pour qu’il dise n’importe quoi. La meilleure attaque, c’est de montrer ce que la Wallonie a dans le ventre et de prouver qu’elle peut se redresser économiquement. »

Luc Gennart vise une belle place aux côtés de la ministre fédérale Sabine Laruelle sur la liste du 25 mai prochain. L’échevin se verrait bien député, en poste aux Nations unies ou ministre. En charge de la Coopération au développement, de la Justice ou des Relations internationales – « simple rêve », dit-il. Ou de la Défense, bien sûr.

Dans Le Vif/L’Express de cette semaine, le premier bilan politique de Luc Gennart

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire